D'autant que tu te souviennes, tu as toujours su t'exprimer comme il le fallait selon les circonstances, enfin, depuis que tu sais parler évidemment, mais jamais tu n'as manqué d'arguments depuis que tu fais ce métier et jusqu'à présent, personne n'a réussi disons à te clouer le bec de façon ferme et définitive. Tu vois qu'avec certains clients, il faut leur laisser le dernier mot, cela ne veut pas dire que non, tu ne sais plus quoi dire, et puis avec d'autres tu sais que si tu n'as pas le dernier mot, ils se diront qu'ici, c'est nul et qu'ils ne reviendront pas. Et puis, il y en a avec qui le feeling est naturellement bon sans avoir à se forcer d'une quelconque façon, et c'est le cas avec cette jeune femme, tout du moins en apparence, elle n'est qu'à peine plus âgée que toi, physiquement elle est dans la trentaine, elle est sublime, belle, séduisante, plus que bien d'autres clientes que tu as pu avoir ici dans ta taverne. Alors c'est presque facile pour toi de lui parler. Elle vient à te dire que l'éloquence ne semble pas faire partie de ses attributs alors que pourtant, de ce que tu as pu voir, elle n'a aucun problème à te parler, peut être parce que justement, le feeling entre vous est naturellement bon, comme si, vous vous connaissiez depuis longtemps, peut être d'une autre vie qui sait ? Alors, si tu  joues la carte de la franchise et de la sincérité, ce n'est peut être pas aussi simple pour elle. Tu ne sais pas ce qu'il en est, mais tu sais que là où se trouve la taverne, il y a des détecteurs de mensonges ambulants, peut être qu'elle en fait partie, peut être pas. Tu n'as pas de raison de lui mentir quoiqu'il arrive, et elle s'en rend probablement compte aussi facilement que l'éloquence que tu peux avoir vis à vis d'elle.

" Je n'ai pourtant pas l'impression que votre langue soit si lourde que ça, nous discutons doucement mais sûrement. Je n'ai pas spécialement de secrets à vous donner vis à vis de cela, mais peut être des conseils appropriés. En fonction des circonstances, il faut savoir être observatrice, et bien analyser les premières paroles, les premiers échanges. Si au loin, dans l'entrée, le visage de la personne est fermé, on essayera alors de l'ouvrir un peu avec une entrée en matière douce, et acidulée. En fonction de la réception des premières paroles, on saura rapidement si la personne est ouverte à une certaine discussion ou si ce n'est pas du tout le cas. En arrivant ici, vous aviez un visage neutre, tirant vers le fermé un peu, mais après notre premier échange, j'ai su que le feeling sera bon, naturel, parce que même si nous sommes différentes, il semblerait que nos métiers se ressemblent, vous dans une auberge, moi ici à la taverne. Je ne fais que donner à manger, à boire, à cela s'ajoute pour vous peut être un hébergement qui n'est en rien simple à gérer. Alors observez et laissez vous porter lors de vos prochains échanges dans votre petit cocon, il faut qu'il reste le plus douillet possible. "

Tu fais preuve de peut être trop de franchise, peut être que tu l'as perdu au milieu de ton monologue parce qu'une fois de plus, tu te montres bien trop bavarde, mais tu es comme ça, tu ne sais pas la mettre en veilleuse quand tu te sens à l'aise dans un échange, et puis, n'étais ce pas elle qui voulait ton secret ? Ce n'est pas vraiment un secret, enfin, tu ne le vois pas comme ça, mais tu es observatrice, et en l'étant, tu repères par la force des choses bien des détails qui ont une grande importance. Et donc, tu continues sur ta lancée, lui disant donc qu'il n'y avait pas que cette boisson là qui était fabriquée ici, mais d'autres encore, lui donnant au moins une raison de revenir.

" Et c'est une très bonne raison, espérons que ça ne soit pas la seule. "

Tu lui fais un petit clin d'oeil, parce que si la boisson est un bon leitmotiv, tu espères que le cadre lui plait, que la tavernière lui plait aussi, que le tout lui plait pour avoir vraiment envie de quitter son auberge et de tenter la taverne une fois de plus. Bien entendu, tu ne la forceras aucunement, elle fait ce qu'elle veut, si elle compte revenir, tant mieux, sinon, bien à elle. Tu serais donc tentée de la retrouver peut être à son auberge, car toi aussi, tu as le droit de prendre du temps pour toi, et donc de voir ailleurs qu'ici si l'herbe est plus verte. Elle semble en tout cas apprécier la boisson, et le reste, parce qu'une fois servie, elle aurait pu aller s'asseoir, mais elle est visiblement seule, alors quoi de mieux que te parler, faire connaissance et apprécier ton faciès et ta bonhommie ? Et donc, elle te pose une nouvelle question, elle approfondit sa connaissance des lieux, sa connaissance de toi par la même occasion, elle aime ce petit jeu, implicite mais intrinsèque vous concernant, comme si, finalement, vous vous connaissiez depuis des siècles ou presque, comme si vous veniez de vous retrouver, alors que ce ne sont point des retrouvailles mais bien une nouvelle trouvaille. Tu souris à sa question.

" Eclectique, c'est le mot juste oui. C'est pour ça qu'il est important de bien observer, parce que nous savons que les apparences sont trompeuses. Ce n'est pas un problème pour moi, ici les clients disposent d'une belle gamme, et s'ils ne savent pas ce qu'ils veulent, je suis là pour les aider. S'ils savent, alors je leur donne ce qu'ils recherchent pour tenter de satisfaire le plus de personnes possibles, même si les boissons ne font pas tout. Enrobées dans une belle robe de soie, elles sont toujours plus voluptueusement savoureuses. "

Oui, tu joues volontairement sur les mots comme pour lui faire comprendre que tu te plies en quatre pour satisfaire tout le monde, et qu'il n'y a pas que les boissons qui sont agréables, il y a aussi celle qui les sert qui a son rôle à jouer. Et pour celle qui est devant toi présentement, ça semble faire son petit effet. Mais il faut pouvoir satisfaire les humaines, et les autres, ce n'est pas simple.

@Venat Windrunner
[crédit; beautiful-celebs-pics]

C’est presque religieusement qu’elle écoute les conseils de Petunia. Bien sûr qu’elle n’en donne pas toujours l’impression, d’être quelque peu maladroite quand il est question de s’exprimer. Parce qu’elle a apprit. Avec le temps. Mais cela n’a rien de naturel chez elle. Au point de parfois avoir l’impression de n’être rien de plus qu’un mime qui ne fait que reproduire ce dont elle a pu être témoin. Elle baisse légèrement la tête quand la jeune femme l’informe qu’elle avait un visage tendant vers le fermé à son arrivé. Elle pourrait prétendre être surprise d’apprendre une telle nouvelle, elle ne l’est pas vraiment. Elle se connaît suffisamment pour savoir que la tavernière a totalement raison. Ce à quoi elle n’est pas forcément habituée, cela dit, c’est qu’on le remarque. Encore moins à ce qu’on ne s’arrête pas sur cette première impression. Sans doute parce qu’elle ne fait pas assez souvent l’effort de laisser voir autre chose aux gens qu’elle ne connaît pas vraiment. Elle en a pleinement conscience. Malgré tout, il y a quelque chose d’agréable de voir que Petnuia n’est pas forcément du genre à s’arrêter à l’image première que les gens peuvent renvoyer. C’est presque nerveusement qu’elle remet ses cheveux derrière son oreille. « Je dirais que la partie observation est sans doute la partie la plus facile. C’est plutôt tout le reste qui semble bien compliqué. L’adaptation à l’autre n’est pas toujours aussi évidente que vous le laissez paraître. Mais j’essaierais la prochaine fois. Et si cela fonctionne, je saurais qui venir remercier. » Elle accorde à son vis à vis un sourire légèrement timide. Elle se garde bien de préciser que rien n’est simple quand on attend des autres qu’ils mentent. Constamment. Qu’il est d’autant plus difficile de prétendre quand vous avez la confirmation que rien de sincère ne sort de la bouche des clients les plus respectueux. Mais il est une chose qu’elle doit accorder à la jeune femme, sa franchise. Elle ne te donne pas cette impression désagréable de juste prétendre. Même si c’est peut-être le cas, parce que tu ne cherches pas vraiment à discerner le vrai du faux pour l’heure. Et peut-être qu’elle s’avérera aussi perfide que beaucoup d’autres. Mais à l’instant, ce n’est pas du tout l’impression qu’elle te donne. « Bien que je ne doute pas que les autres boissons sont sans doute aussi délicieuses que celle-ci, je pourrais me laisser convaincre de revenir simplement pour la compagnie. » Qu’elle avoue doucement. Sans arrières pensées aucune. Si ce n’est d’avouer qu’elle apprécie cet échange qu’elles ont depuis quelques minutes déjà. Malgré sa méfiance naturelle. Quand bien même une partie d’elle s’attend à ce que son opinion change à tout moment. Peut-être si la conversation venait à devenir plus sérieuse. Sur des sujets plus sentimentaux ou intimes. Quelque part, il y a une certaine lassitude chez Venat, d’être trop habituée à être déçue par les gens. Ou a les décevoir en retour, d’ailleurs. Parce qu’elle est bien loin de se penser irréprochable sur le sujet. Contrairement à ce que certains semblent parfois croire. Et elle ne peut s’empêcher de sourire de nouveau face à la réponse de Petunia concernant la clientèle. Elle ne niera pas qu’il y a quelque chose des très agréable à ce que les boissons soient servie par une belle jeune femme, accueillante et charmante. « Je ne risque pas de vous contredire là dessus… Mais j’imagine que ça ne doit malgré tout pas être facile tous les jours. C’est déjà difficile dans un endroit où la majorité de la clientèle appartient à la même race, j’imagine qu’ici, avec la proximité de plusieurs, c’est un travail de grande haleine que de satisfaire tout le monde. » Difficile de s’imaginer qu’il soit possible de satisfaire un Leviathan et une Sirène avec la même aisance. Sans parler des humains qui ont chacun leurs particularités, eux aussi. Même si elle ne saurait trop dire s’il une race s’avère plus difficile qu’une autre. Sans doute parce qu’elle ne s’adapte pas aussi bien que Petunia à sa clientèle.

@Petunia Morora
[crédit; WildestDreams]