@theme song

vague assouplie chahute doucement le berceau liquide. sous l'expiration du zéphyr, rive s'étend et sourit par l'ombre de ses forêts. car depuis l'antre frais, les écumes se dégueulent sur sa lisière et font échouer candeur sur l'enfer.

soudain au coucher, claquent ô voiles nébuleuses.

les cieux couvent de milles pleurs ses enfants resquilleurs; les marins sont engloutis dans les tumultes sans âmes, celles vomies des abysses. tonnent les voix coléreuses, tapissant le ciel de l'emprunte jupitérienne. d'autres encore clament comme cabots, l'ire fantastique. rincés de lames, fraters se jettent ainsi aux voiles et guidons de bois, pour que vaisseau se retienne de piquer sa fin aux portes noires de leur au delà.
   

puis au levé, s'ondulent enfin ô voiles fabuleuses.

car au grès d'aquilon, pavillon usé fait parade en fière auréole couronnant la muse de proue. onde s'enchante, emporte furieuse sonate sur l'infini bleu; l'on se prête ainsi au charme des vaines vagues à l'âme et féroces hurlées, car corsaires piqués par l'embrun, font perles de candeur devant leur horizon sans boussole.

enfin bientôt, écumes sécheront corps emportés sur sable-grains. terre poisseuse fait ventre-faim de ses habitants, lorsqu'elle en chante par susurres ces fières légendes et viles catacombes. v'là qu'enfin elle gronde infâmie, fait violence de ses augures car piétinée de leurs cents pas, terre sèche ses larmes pour leur sang.

pour aller plus loin; 
il y a un millénaire, les hommes, désireux d'évoluer ont hélas réveiller les bêtes des profondeurs pour en user à des fins d'expérience. marquant le pas d'une nouvelle ère, l'avènement des hybrides, ces humains aux attributs inédits, a provoqué un nouvel ordre. mais face à la témérité des hommes, un cataclysme que les vieilles mémoires cherchent à oublier, a plongé les terres sous les eaux.
aujourd'hui, ce sont désormais trois grandes îles qui constituent le nouveau monde. chaque espèce compose l'une avec l'autre.
et bien que les cartes ont été redistribuées, les natures ne changent jamais. ô clairon chantant, fait vivre les échos de leurs vieilles manigances. à l'ère du primitif et des luttes de pouvoir, les hommes se rassemblent et se bousculent  car ils ont faim de tout, mais surtout de ce qu'il reste.