« i’ll take a few sprigs of valeriana... that’ll do. keep the change. »

quelques pièces glissent dans la poche de leur nouveau propriétaire quand les herbes rejoignent leurs compagnes sous le tissu protecteur de sa besace. māra traverse les étals des vaillants commerçants de la place des sans couronnes de barter bay. île au ciel taché de points noirs voit mort et vices se répandre plus vite que la peste entre ses rues. mains chapardeuses sont un fléau courant qu’il vaut mieux prévenir en étant bien équipé. elle-même trouve dans le métal qui colle sa peau un réconfort familier, une compagnie qui assure ses arrières dans ces allées malfamées. il faut dire qu’il y a un moment qu’elle ne les a pas lâchées - ses armes.

dix 一 vingt 一 trente 一 une quarantaine de fois le doux manteau de la nuit a recouvert le marauders avant que māra regagne la fermeté de la terre. corps bercé par les roulements de la mer, peine à retrouver une complète stabilité. première permission accordée depuis son arrivée. il faut qu’elle s’acclimate, qu’il lui a dit. contrainte à rester de garde sur un bateau qui n’est pas encore sien, un foyer dont la chaleur ne lui parvient pas. le soir, elle craint de trouver le sommeil. une place accordée contre un prix qui ne se refuse pas, mais la confiance, elle, ne se négocie pas contre quelconque monnaie. capitaine lui donne carte blanche pour cette journée 一  pour bon comportement ? māra ne le sait, mais compte bien en profiter.

ruit des désirs du serpent ne mûrit que dans l’ombre du port brûmeux 一  marché noir fait germer plantes et nectars enchantés, ensorcelant de ses odeurs les esprits les plus tenaces. le cœur à la générosité, māra s'infiltre aux confins de la place parmi les gueules balafrées. dans un tournant, elle sent 一 le poids d’un regard, des pas qui miment les siens. where are you ? elle ne le repère pas encore. dos tourné aux miroirs d’une âme perturbée, māra poursuit, agit comme si elle n’avait rien remarqué. sa bourse s’allège à mesure qu’elle s’enfonce dans l’obscurité : bouteille étiquetée de mots étrangers, bagues d’une certaine particularité, hache affûtée. l’attirail ne semble pas impressionner. some big problems must be waiting for me. navy ? pirate ? la léviathan se sent prise en chasse 一 mieux vaut être la première à attaquer.


samcrow se faufile derrière les toiles tendues, s’insinue, évite et se fond dans la masse grouillante des halles éphémères. ses sens en alerte perçoivent les battements du palpitant dans ses veines injectées d’adrénaline. pupille s’affine, cristallin se voile un bref instant  一 gotcha. léviathan se replie, se terre là où ne saura la voir, sauf lui. hésitation voudrait saisir l’outil du charpentier mais fait glisser une fine lame entre ses doigts quand l’inconnu parvient au tournant. métal contre métal claquent dans le tumulte, tissus et mains s’attirent et se déchirent. inattention ou simple coup de chance, la navigatrice coince son opposant contre la surface rugueuse d’une bâtisse. poignard contre la mâchoire, elle distingue enfin ses traits bruts. crawley mène l’assaut contre cardiff. serait-ce commandité par leeds ? doutes n’ont pas leur place dans une bataille. la navigatrice baisse son arme.

« Fucking moron ! what d’you think you’re doing ? I could’ve stab you. »
no, she wouldn’t.

quartiers accordés par capitaine semblent balayés par la tempête. confiance chimérique a su la bercer d’illusions. naïve 一  poor māra 一  lame du forban pointe contre son flanc. menaces ou promesses d’un au revoir, sa place n’est-elle plus parmi les pirates ? yeux passent de ceux de barlow à l’arme prolongeant ses doigts.

« could you be kind enough to lower your weapon and enlighten me ? »

esquisses d’un sourire 一 mâchoire serrée. les alliances semblent avoir la vie dure dans les ruelles de barter bay.

@Craven Barlow
[crédit; meddal]

Filature filoutée en plein Barter Bay en proie à une fourmilière en effervescence singulière. Keep an eye on her, comme directive envers la nouvelle recrue futée lors de sa première permission après de longues semaines à naviguer. Apparition dans l’équipage troublante, trop beau pour être vrai, en compagnie d’une carte à la finalité presque irréelle par sa gratification superbe. Alors, le crawley ressort son savoir-faire; devient espion furtif sous sa cape agile. Une patience qu’il a forgée dans une jeunesse mouvementée, analysant ceux qui pensaient pouvoir l’écraser. Loup solitaire a ainsi appris à utiliser son environnement pour disparaître tout en alourdissant ses poches de solarions et autres préciosités étincelantes de frivolités. Sa cible fut cette fois-ci, la nouvelle recrue du marauders rehaussée. Quelques mots échangés auprès du capitanat dans un secret inavoué, car la léviathan suscitait scepticisme méfiant concernant sa véritable appartenance. Ancienne navy soupçonneuse d’un double jeu, la confiance se méritait dans un monde où les revers se faisaient dans un naturel à en déconcerter le plus mesquin des malfamés.

Renard furtif entre les passants s’accumulant par delà les ruelles enchevêtrées d’animosité. Pour le moment, ne montrait que de simples gestes routiniers ne trahissant qu’une horripilante normalité. Distance respectable entre lui et sa proie verrouillée sous son regard d’acier. Marche s’apparentant à une valse de forbans. She knows. Atmosphère s’électrifie, son chemin ne respectant plus les normes d’un banal vagabondage sous l’impulsion de l’instinct. Toiles tendues comme arme de dissimulation impromptue. Le pirate se faufile parmi les voiles sournoises dans un silence proverbial. Jusqu'à ce que son animosité ne se réveille, tel le prédateur pris dans le piège de sa propre chasse solitaire.

Réflexe instantané, sort la lame de son fourreau, aux aguets du moindre mouvement ou d’une âme vivante se dissimulant au tournant. Un tournant soudainement mortel. Dans un automatisme foudroyant, le bras se lève, lame d’attaque se retrouve défensive. S’entrechoquent armes respectives pour un court instant, car le voici entraîné contre le mur, le poignard contre mâchoire en guise d’avertissement mesquin. Soupir harassé, « Fucking moron ! what d’you think you’re doing ? I could’ve stab you. » Aplomb démesuré malgré son hybridité considérablement avantageuse, écrasant sa propre force physique amoindrie face à ses capacités relevées. Se permet le toupet d’amoindrir ses ambitions de timonière rebelle. « Not with this blade. At most you can shave me. » Dérision symptomatique, car n’est qu’à un geste d’enfoncer sa propre lame au creux de son flanc à la merci de son poignard avide d’hémoglobine léviathine. « could you be kind enough to lower your weapon and enlighten me ? » Demi sourire rendu dans un sarcasme éloquent, paupières levées en évidence fulgurante. « Kind enough ? Darlin’, I’m a lot of things, but being kind ain’t one. » Consensus à analyser; les deux en proie aux armes de l’autre, prête à se teindre de souche vermeil au moindre geste suspect. « What about we both lower down our weapons ? Look… » Joint le geste à la parole, retire poignard de la bleusaille hybride en signe de bonne foi. « See, nothin’ to be afraid of. » Instaure terrain de confiance discutable entre deux hors-la-loi improbables. « And I have nothin' to enlighten you about. You, on the other hand, take the most suspicious paths on Barter Bay for your day off. Care to enlighten me ? » Surjoue sur l'expression en agaçante provocation. Range poignard dans son fourreau tout en abordant sourire mesquin accompagné d’un sourcil levé narquois. Conversation détournée en ignorant délibérément les faits avérés de son flagrant délit; pistage transformé en infructueux loupé.

@Māra Samcrow
[crédit; code (c) vixen, icon (c) lux]