| Jack Vegard — d o n ' t b l a m e m e — faceclaim & © : ben robson ©hellska (ava) ©eth, hedgekey, doom days (icons)
nature : sale rejeton de monstre des mers, fureur de léviathan pulse sous la peau et arrache la raison.
saisons : demi-siècle d'fureur et d'humiliations jusqu'aux jours heureux, serpent mue pour arborer force des quarante-cinq ans.
myocarde : brute palpitant frappe pour se rappeler à colosse secoué d'rires, lorgne la vie et ses plaisirs.
besogne : à la tête des penseurs, porte-étendards d'une insurrection que le monde n'est pas prêt d'oublier - victoire à arracher dans l'sang, devant spectateurs ébaubis ; les jabbers y veillent.
downfall of a brother nobody is a villain in their own story bien des âmes sont dégueulées des eaux d’vie - peu auréolées d’bonté, beaucoup viciées, gorgées d’sombres pensées. vilaine île laisse les pires vices s’exprimer, corniauds s’battent comme des déments dans ses griffes ; tanières, bordels, ruelles ; tous voient maudits s’étriper, s’déchirer, s’aimer sans âme ; chacun laisse un bout d’soi dans les crocs mauvais, abandonne un rien d’sa raison et d’ses croyances au sein d’l’île blanche.
et cette nuit, titan a beaucoup perdu.
les lagons le jettent hors de ses entrailles, bousculent la carcasse malmenée, rompue et pressée par furie déchaînée - mot abscons qui n’a aucune consonance pour l’serpent, mais l’corps sait, et l’cœur devine - la tête suivra, dans les jours à venir. pour l’heure, la cervelle est pleine d’misères, d’injures et d’violence que les poings brûlent de lâcher ; sous la peau la rage gonfle et terrasse gouailleur pris à son jeu.
jambes lourdes, vêtements déchirés pèsent contre le derme, béance affreuse laissée par serres au niveau du palpitant, colosse s’traîne sur les plages qu’il n’aurait pas dû fouler - trop confiant, trop épris d’son passé perdu, trop_
la gorge vibre, souillée d’sang, crache restes des hurlements scabreux qu’la monstresse n’a pas pris l’temps d’écouter - rêve de l’achever - mais jabber ravale sa hargne, son honneur et un bout d’ses espoirs.
Breathe.
mirettes azur balaient plages désertes, trouvent réconfort dans l’silence qui suit l’orage ; dans l’étreinte d’la nuit éternelle, voudrait bien s’laisser aller à quelques larmes - mais les eaux sont facétieuses, et lui réservent étrange présent.
à quelques enjambées, elles relâchent un autre corps éreinté, broyé par quelques outrages secrets. léchée par la lune, la silhouette est familière, évoque des souvenirs soigneusement enfouis, des histoires belles, des drames macabres, des choix cornéliens à jamais ancrés dans l’âme. sans pouvoir s’en empêcher, colosse titube comme nouveau-né pour approcher frère de sel, et accélère quand l’évidence l’frappe de toute sa puissance.
“DEIMOS!” appelle la voix cassée par la houle, grave tonnante qui s’mèle au torrent. yeux se croisent et doute disparaît, navy boy reconnaît les siens ; tous les siens, du frère aimé au rival honni, du chef implacable à la belle distrayante ; tous. et celui-ci n’est pas un parmi d’autres - la mélopée qui lui saoule le tympan est là pour lui rappeler. Serpent écrase le sable sous sa botte et s’précipite vers confrère retrouvé, l’aide à s’relever sur jambes fatiguées - et les yeux brillent comme jamais, s’illuminent de voir l’apparition, eau limpide embrasse face jamais oubliée tandis qu’la poigne enlace les épaules. “my brother…” le sourire est là, émouvant d’sincérité, mais la bête a les serres bien plantées dans cœur blessé. s’regarder n’suffit plus, et titan penché couve d’son œillade l’amitié ravagée. un secret contre un avenir. c’était son pari fou, son pari futile. prix a été payé, mais dette jamais acquittée ; sans s’départir jamais d’son regard aimant et du sourire charmant, trogne s’abat brutalement et front châtie le nez du frère. attaque orageuse foudroie mais bête ne s’acharne pas, pas encore, rugit plutôt “never thought you have it in you, fuckin’ snitch! never imagine you would_”
serpent s’est vu croqué par humain, en garde stigmates brûlants mais sitôt l’coup porté, un goût désagréable lui noie la langue. amer gronde, grogne, frappe le sable d’un chassé hargneux. avale salive mauvaise et lorgne frater-jamais-oublié “is it broken? i can drown you, you will come back as new.” | |