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 ;; vague assouplie chahute doucement le berceau liquide. sous l'expiration du zéphyr, rive s'étend et sourit par l'ombre de ses forêts. car depuis l'antre frais, les écumes se dégueulent sur sa lisière et font échouer candeur sur l'enfer.
soudain au coucher, claquent ô voiles nébuleuses. les cieux couvent de mille pleurs ses enfants resquilleurs; les marins sont engloutis dans les tumultes sans âmes, celles vomies des abysses. tonnent les voix coléreuses, tapissant le ciel de l'emprunte jupitérienne. d'autres encore clament comme cabots, l'ire fantastique. rincés de lames, fraters se jettent ainsi aux voiles et guidons de bois, pour que vaisseau se retienne de piquer sa fin aux portes noires de leur au delà...
origine v.1 btt; 15.02.21, v.2 btm; 30.09.23 // design v.7 thème; eden's chain // réservé à un public mature et averti (-16) [ mention tw ]
thème piraterie-fantasy, post-apo. sombre en l'ère nouvelle // créatures sanguinaires mêlées aux forbans belliqueux et au corps marinier.
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Serafima Swan
Serafima Swan
in the night she survives
faceclaim & © : Daria Sidorchuk & awona (avat) tragicdeadgirl (gif) The pretty reckless (lyrics), awona (signa) icons (lux, strange-hell)
Drowning madly in deep blue seas
Waves of sadness swallow me
No soul can hear me beneath the weight
No gods or saviors, no hands of fate

Until death do us part, Serleigh R97w
nature : fille de l'eau et de l'écume (sirène)
saisons : 28 ans littéralement, ses yeux n'ont guère vu plus d'âges
myocarde : Libre mais coeur ayant des amarres
besogne : Un chat noir, petite main de la cour des miracles. Dame aux atours, elle devint tantôt pantin des mélodies, âme mélomane, tantôt diseuse de bonne aventure.
errance : Là où sa troupe de saltimbanque la mène, Lawfort
Originaire des terres de Cover Island
# Jeu 25 Avr 2024 - 1:53

Until death do us part
« It's like rain on your wedding day
It's a free ride when you've already paid
It's the good advice that you just didn't take
Who would've thought... It figures

Well, life has a funny way of sneaking up on you
When you think everything's okay and everything's going right
And life has a funny way of helping you out.»



1001, lawfort,

Les notes iodées accrochaient ses pommettes et quelques mèches blondes. Fils ambrés, ondulés, où les rayons du soleil se confondent. Une cascade de boucles dont les foulards aux carnations pervenche et mauve retenaient habilement. Ainsi débutait les préparations, rien n'était laissé au hasard dans l’attifement. Un art que tous artistes de rue savaient important. Un dernier regard à son reflet, miroir de fortune. Quelque peu abîmé par le temps. Il se dessinait sur ses traits séraphins une certaine moue pensive. Néanmoins appliquée, elle scrutait, ajoutant du carmin. Critique, obsessive. Sa prestation devait attirer l’œil, son corps sublimant ses mouvements. Ô malédiction si aucun spectateur charmé, un retour au bercail bien embarrassant. Affublée de volutes, d'étoffes vaporeuses dévoilant parfois peau nue, la demoiselle tenta de retrouver dans son fatras ses parures. Sur ce qui semblait être une coiffeuse ayant vu de meilleurs jours, elle fouilla sur le bout de la langue une injure. Sa boîte contenait bien trop de biens, tous emmêlés. Une tâche donc ardue. Un soupir de soulagement s'échappa de ses lèvres une fois la main sur ses créoles et bracelets. Les cliquetis sonores de ses bijoux remplissaient le silence ambiant, parfois entrecoupé par les bruits de la foule. Dissimulant sous ses fausses soieries un poignard, la sirène se savait à l'abri. La sensation de l'arme contre sa cuisse était rassurante. En effet, ces trois années à Lawfort lui ont fait comprendre que l'insouciance était à bannir en ces lieux.

L'empathie, la bienséance ne prenait plus, seul les rapports de force comptaient. S'entrechoquaient respirations rauques et piaillements d'excitation : les loups étaient dans l'arène, bavant d'anticipation. Gare à ceux trop chétif car ramper ne suffirait guère. Il se fichait sous leurs ongles la pestilence presque vulgaire de la faiblesse. Indéfectible, elle ne les quittaient pas, la déliquescence les attendait. Sur leurs routes nulle largesse. Seule promesse ? Un sépulcre et le craquement sinistre de ces mâchoires. Une sinécure pour ces bêtes aux crocs d'ivoires. Ainsi se finissait le voyage sans échappatoire. Il fallait donc arborer plutôt la brutalité, quitte à se damner. Ce fut par cette maxime que Serafima vogua dans cette cité corrompue, elle qui faisait pourtant parti de l'engeance conspuée. Une mauvaise herbe qui s'enracina plus ardemment au Macomb's end à l'aide de son protecteur éternel. Aujourd'hui ne fit pas exception, les pavés allaient être animés. Telle une ménade, ses pas enflammaient le cœur de ces futurs prisonniers. Car se jouait un maléfice que ses mires aimaient invoquées pleins de malices. Après quoi, la créature passa une ceinture, entourant sa taille un autre artifice. Quelques sequins pendaient venant souligner, claquant de temps en temps.  Tout était en place, pourvue que la météo soit clémente. En effet, danser sous l'ondée n'avait rien de bien agréable, et les potentielles cibles fuyaient très largement. Ainsi avant de tourner talons pour retrouver les quartiers familiers de la Cour des Miracles, Swan pria « Ô astre tout puissant, de ton firmament puisses-tu m'aider.» le visage dirigé vers sa divinité.

De son enthousiasme habituel, elle détala, ayant mangée bien évidement sur le pouce. La demoiselle n'avait pas grand appétit au saut du lit, ce qui en fit grincer plus d'un. Il lui arrivait donc de faire une pause entre ses numéros, piquant une pomme ou deux. Quelques minutes plus tard la voilà déjà sur l’asphalte accompagnée d'un musicien ou juste parfois d'un cagou. Généralement, la sirène était de pair avec Ray. Une bénédiction et à la fois une malédiction. Ah... savoir l'être aimé si proche et parfois si loin avait des allures de tragédies grecques. Sentir pendant trois années cette même souffrance, ces affres. Sentir pendant trois années cette même attirance, ces agrafes solidement ancrées dans son palpitant. Ainsi, dans son drôle de quotidien de Chat noir, la sirène tenta de rester maître.

Prenant la cadence du tempo appuyé de son tambourin à main, les premières notes donnèrent le ton. Sa scène se dressait devant elle, sirène d'asphalte. Inspirant une dernière fois, quelque peu compressée dans son corset, elle entonna le début. Faisant fi, la demoiselle afficha un grand sourire.

«There once was a ship that put to sea
And the name of that ship was the Billy o' Tea
The winds blew hard, her bow dipped down
Blow, me bully boys, blow.»


Commença le jeu de dupe. Dans des mouvements fluides et de mousselines se dessinaient ses pas. Ombre agile, gracile sirène se voulait reine. Embrassant du regard l'assemblée Serafima reprit de plus bel. Tourbillonnant, envoutant qui d'aventure s'y risquait. D'un naturel presque troublant, Swan enchaîna de sa grâce féline poursuivant le couplet. Foulards virevoltants dans un océan de couleurs chatoyant.

«Soon may the Wellerman come
To bring us sugar and tea and rum
One day, when the tonguin' is done
We'll take our leave and go»




deux jours après


L'ennui, voilà ce qui caractérisait l'état d'âme de la jeune femme. Ces mêmes lieux, visages. Tout n'était que répétition et affliction. Et cette maigre pitance pour couronner, les poches n'étaient pas assez débordantes ces derniers jours. De quoi agacer notre rousse. Ce fut donc ainsi qu'elle tenta de balayer sa mauvaise humeur, accueillant une cliente habituelle nantie. Qui sait avec quelques piécettes sa morosité allait finir par disparaître ? Dans sa tente de fortune se bousculait étrangetés, encens, sauges et breloques. Un bric-à-brac que Serafima avait pris soin à exposer ici et là. Emmitouflée dans son foulard de soie elle avait toujours été consciencieuse de cacher son visage et sa chevelure cultivant par ce fait un mystère. Uniquement ses mires noisettes filtraient dans ce volute d'étoffes. « Oh bonsoir Demoiselle de feu.» la salua promptement l'autre femme au ventre grossi par sa récente grossesse. Un simple hochement de la tête et elles démarrèrent sans plus de cérémonie la séance. Consultation de cartes, lecture de main, également lecture des feuilles de thés. Les arts divinatoires pouvaient par moment s'avérer ardu, néanmoins la sirène avait étudié quelques unes plus par envie que réelle croyance. Cependant, employer ce genre de procédé pour soutirer de l'argent avait ses avantages. Il suffisait tirer les bonnes cartes, tricher un tantinet. Romancer par moment les rencontres, ne pas donner trop de détails et surtout pas de nouvelles trop funestes. La clientèle allait partir à tous les coups. Lors de leur rendez-vous hebdomadaire, il se pouvait que la conversation déviait, un point parfois intéressant et d'autre fois non. Malgré tout aujourd'hui il semblerait que la lassitude soit sur le point de fondre comme neige au soleil.  «Je dois vous dire, un évènement est à venir dans notre belle cité.» s'enthousiasma la future mère d'un ton enjouée, reposant une des cartes, stoppant leur rituel. Intriguée par la nouvelle de cette dernière, le chat noir attendit patiemment la suite sans trop avoir l'air. « Je vois. Vous semblez intéressée.» ronronna-t-elle faisant la chattemite. Son interlocutrice s'esclaffa doucement non contente de trouver un auditoire à sa trouvaille. « Oui, un mariage entre deux familles importantes est à prévoir dans très peu de temps.» s'enquit d'ajouter sa cliente. Une information qui ne tomba dans l'oreille d'un sourd. Qui dit cérémonie de mariage, dit invités, qui dit invités, dit réjouissances et distractions. Un sourire sibyllin ourla ses lèvres parme à cette simple déduction. La voix douce de la bien-née la sortit de ses desseins. « Connaissant de loin les heureux mariés je peux vous dire que les amusements seront au rendez-vous! Néanmoins... je ne peux que m'interroger sur cette soudaine union.» se soucia sincèrement celle-ci, prenant un air grave à ces propos. « J'ose espérer que les frasques du futur époux seront désormais du passé. Et puis il demeure quelques tensions au sein de la famille.» des précisions qui ne firent qu'agrandir l'attrait de pouvoir participer à ces festivités. Serafima laissa le monologue se terminer sans intervenir, sciemment alors qu'elle feignait redistribuer des cartes.  « Ce sont des gens aisés, les convoitises vont bon train surtout avec les affaires qui marchent bien. Ah le monde est cruel... ceci dit ! Je me disais qu'ils pourraient faire appel à vous Demoiselle de feu. Ils cherchent déjà des artistes de ce que j'ai pu entendre.» levant faussement des yeux d'une moue nonchalante, la sirène dut se faire violence pour ne pas sautiller sur place ou montrer quelconque once de jubilation. D'une voix étonnamment sereine, elle répliqua « Hm, je verrai si dans mes heures perdues je serai disponible, il ne faut pas que les invités soient trop nombreux cela dit.» une perche tendue à sa cliente nantie. Bien sûr elle mordit de suite à l'hameçon. « Oh les festivités seront intimes. Je ne pourrai pas y assister mais ce que je sais vient de source sûre.»

Après quoi l'entrevue s'acheva dans une lenteur qui aurait pu tuer sur place la sirène si celle-ci n'avait pas eu des nerfs d'acier. Ainsi, la rousse plia boutique trop heureuse de trouver son protecteur pour lui partager la nouvelle. Avec empressement, la jeune femme prit la route familière de l'auberge de la Colombe.  Il n'était pas encore trop tard. Et connaissant parfaitement les habitudes du cagou, elle fut confiante de le repérer dans un coin isolé à se détendre de sa journée de dur labeur. Affublé de sa tenue toujours de danseuse, elle entra dépassant le seuil. Ses mires ne manquèrent pas de tomber sur l'objet de ses convoitises debout qui allait certainement s'attabler. Swan ne tarda pas à arriver à sa hauteur dans un tintement de sequins et froissement de mousseline. Ses traits s'illuminèrent, ses prunelles s'accrochant à celles divinement bleues de son acolyte. La cadette des deux le salua d'un ton bien à elle « Rayleigh, comment va mon protecteur adoré ?» demanda-t-elle sincèrement tout d'abord. « Assieds-toi voyons ! Je m'en vais te servir de ton breuvage préféré.» d'ordinaire Serafima ne faisait rien de semblable trouvant même qu'il pouvait un peu trop boire. Mais cette fois-ci il fallait mettre les bouchées doubles. La rousse se planta donc devant le triton une chope de remplie juste sous son nez. « Je t'assure que mes intentions sont purement mauvaises.» répliqua-t-elle d'une moue faussement innocente. Enfin d'un geste vif l'originaire de Cover Island prit une chaise se postant en face de son tortionnaire. Oui tortionnaire pour les tourments qu'il lui infligeait... certes indirectement. Toujours très souriante, pleins de malices elle reprit la parole « Tu sais combien je m'ennuie en ce moment. Crois-moi, nous devons à tout prix nous faire engager pour un mariage. Et par n'importe quel mariage ! Le mariage de notables.» heureusement l'établissement était fermé à cette heure pour les clients ordinaires. Ici c'était parfois le repaire des miraculés. Il était donc plus simple pour discuter de ce genre de chose. La danseuse poursuivit « J'ai eu des renseignements sûrs, j'ai déjà tout un plan en tête.» fébrile, elle faisait de son mieux pour tenir en place. Rien que la simple idée de mettre la main sur autant de richesse lui faisait tourner la tête. Quelle sensation grisante ! Serafima ne put s'empêcher de prendre appui sur la table, dansant quelque peu. « Je peux déjà entendre les cloches et le tintement délicieux de l'or.» Voletant, ondulant à ses paroles, cette dernière se pencha pour attraper de son foulard le visage du triton. « Je t'assure qu'il y aura de quoi faire pour jouer avec leurs failles. Je t'écouterai... Non mieux ! Je ferai ce que tu me demanderas de faire en gage si je ne tiens pas mes promesses. » ajouta Swan« Qu'en dis-tu ?»





@rayleigh valdrayne
[crédit; ms-mandy-m,lafleuriste,hpoutcasted]
Serafima Swan
Rayleigh Valdrayne
Rayleigh Valdrayne
like thunder he will rise
faceclaim & © : colin o'donoghue
❝ Are ou drunk ?
— I'm a poet ❞

Until death do us part, Serleigh 99f0288c43bd0c4a3138d11fc922c698

oh come on, don't be such a prude

Until death do us part, Serleigh 25047a78f7585efcfbaa58df3f1e431a0d613dac_hq

nature : Marquent de leur sceau les visages pâles arpentant ce monde, affliction qu'elles infligent aux Trittons
saisons : 45 années de vies. Le temps est long, le temps est traitre
myocarde : Cœur qu'il considère comme de pierre, qui préfère s'amusait plutôt que s'amouracher
besogne : Cagou -- L'arnaqueur de son joli minois a ses doux mots. Protecteur des autres de la cour qui s'animent dans les rues
errance : Là où l'argent l'appel, où l'arnaque fonctionne. Partout et nulle part
# Lun 6 Mai 2024 - 21:17

flowers for a thousand and one nights
@Serafima Swan   

 
Ray se réveilla brusquement, sa conscience émergeant avec une netteté surprenante pour un homme qui avait sombré dans un abîme de rhum et de choix douteux la veille. À peine quelques rayons du soleil matinal perçaient les épais rideaux de sa chambre austère, traçant des arabesques lumineuses sur le plancher érodé. L'engourdissement de l'alcool se dissipant lentement, un mouvement à ses côtés fit sursauter son instinct de survie. Il jaillit du lit, les pieds frôlant à peine le bois glacé, avant de s'emparer des draps en désordre pour s'envelopper rapidement.
Face à lui, une jeune femme aux cheveux d'or le scrutait avec une intensité suffisante pour fondre l'acier. Les lignes tendues de son front et l'éclat brûlant de ses yeux annonçaient clairement l'orage approchant. Sans attendre, elle se lança dans une tirade continue d'insultes, chaque terme étant plus créatif et coloré que le précédent. Les mots sifflaient autour de lui telles des flèches venimeuses, frappant sa dignité avec une précision implacable.

— Espèce de charlatan sans vergogne, de scélérat impudent ! Comment as-tu pu ? Avec ma sœur, sérieusement ?!

Rayleigh, lutte contre une gueule de bois si intense qu’elle menaçait de lui fendre le crâne, réussit tout de même à afficher une grimace tentant d’apaiser les tensions. Il reconnaissait sa propension à jouer avec le feu, mais il devait admettre que cette fois, il avait traversé une ligne invisible, perdu dans l'ombre de ses propres envies.

Écoute, je... je suis vraiment désolé. C'était loin de mon intention de... enfin, tu sais.

Sa voix éraillée peinait à former des mots, s'empêtrant dans une langue encore pâteuse. La femme, les bras croisés sur sa poitrine dans un geste de défiance, le fixait d'un regard si glacial qu'il aurait pu figer les eaux du port. Il fallait admettre que, quelques heures auparavant, la sœur en question lui avait semblé étrangement familière… Mais quel était son prénom déjà ? Marie, Tammy, Amy ? Cela sonnait de cette façon, n'est-ce pas ? Il n'en était pas tout à fait sûr. Prudent, Ray choisit de garder cette interrogation pour lui, évitant ainsi de provoquer une tempête supplémentaire. Le visage de la jeune femme se raidit davantage, comme si la glace de son regard se cristallisait encore plus. Avant même que l'idée de lui envoyer quelque chose à la figure ne lui traverse l’esprit, l’ancien l'apothicaire se hâta d'enfiler ses vêtements et de s'éloigner rapidement de sa furie. Il dévala les marches grinçantes de la taverne à la hâte et se retrouva dans les rues vivantes de la ville portuaire. L'air frais du matin, imprégné de sel et d'iode, caressait son visage, effaçant peu à peu les vestiges de sa nuit agitée. Chaque inspiration d'air marin aidait à clarifier ses pensées, dissipant les complications de la soirée et esquissant un demi-sourire sur ses lèvres. Peut-être qu'un jour, il envisagerait de retrouver le chemin de la fidélité, de reconnaître que les nuits tumultueuses arrosées d'alcool n'étaient pas une solution durable pour fuir ses problèmes. Mais ce jour semblait encore bien loin.

Ray commença à déambuler lentement, les mains enfouies dans les poches de son manteau, se frayant un chemin à travers les ruelles pavées qui zigzaguaient entre les étals du marché matinal. Les marchands, déjà actifs, déployaient leurs produits avec entrain, lançant à la volée des offres pour attirer l'attention des premiers chalands. Les stands regorgeaient de denrées fraîches : des poissons encore frétillants reflétant l'argent du matin, des fruits juteux éclatants sous les premiers rayons du soleil, et des épices aux parfums capiteux qui flottaient dans l'air, enivrant les passants de leurs effluves épicés. Les éclats de rire des enfants s'entremêlant aux appels des vendeurs composaient une mélodie urbaine qui insufflait, contre toute attente, une sensation de tranquillité. Bien que ses problèmes demeurassent sans solution immédiate, Ray trouva dans cette promenade un moment de calme, un bref répit.   

~


D'une main lasse passant dans ses cheveux, Ray scrutait les bouteilles alignées devant lui, se demandant quel élixir serait assez fort pour apaiser les prochaines heures. Quel alcool pourrait éclipser les turbulences de son âme, ces crises d'états d'esprit qui luttaient pour surgir des abysses de son être ? Quelle potion possédait la force nécessaire pour le submerger complètement, si tant est que cela fût possible. Il examinait chaque bouteille, calculant combien de verres de chacune il lui faudrait pour se sentir totalement submergé. Le bilan était sombre, presque chaotique. Pourtant, ces pensées lourdes commencèrent à se dissiper, érodées par une brise légère, comme un souffle d'air frais venant balayer la noirceur. Le quadragénaire détourna le regard vers une silhouette familière, ses yeux capturant une chevelure qu’il aurait reconnue entre toutes. Sa voix, unique en son genre, n’avait pas d’équivalent. Ce simple son suffisait pour esquisser un sourire au coin de ses lèvres tout en éveillant une méfiance instinctive envers ces mots si habilement choisis. Sans prononcer un mot, il s'installa confortablement, fixant la silhouette sans ciller. Observant chacun de ses gestes désormais familiers, il l’écoutait attentivement, absorbant chaque nuance de sa présence.

Pour quelques instants fugaces, à peine perceptibles, son regard se posa sur la tenue qu'elle portait. Bien qu'elle trahît sa profession, il devait admettre que les couleurs complémentaient agréablement son teint. Il reconnaissait même que le mouvement du tissu au rythme de la musique pouvait charmer l’âme la plus morose. Néanmoins, ce divertissement n'était qu'une façade.
Cependant, à l'audition du mot « mariage », son expression se crispa légèrement, un frisson désagréable parcourant son dos, provoquant un picotement irritant dans sa nuque. Ce terme, autrefois, aurait pu le mettre en joie. Maintenant, même le geste routinier de porter une chope à ses lèvres ne parvenait pas à masquer un certain dégoût.

Il avala une gorgée, puis une autre, avant de reposer sa chope. Se calant plus profondément dans son siège, il croisa les jambes avec désinvolture. Elle paraissait beaucoup trop satisfaite de sa trouvaille pour lâcher l'affaire, même face à l'absurdité de la situation. Ray, qui se savait parfois têtu, reconnaissait qu'elle surpassait sa propre obstination, ce qui le contrariait au plus haut point. Bien que leur duo fonctionne généralement bien, il savait aussi qu'il pouvait devenir explosif, au grand dam de la Cour des Miracles, ou peut-être simplement au sien.

« Ce que j'en dis, c'est que ta proposition semble bien trop alléchante pour être sans arrière-pensée. Alors vas-y, dis-moi, où est le piège ? »  

Ses doigts, ornés de bagues, caressaient le haut de sa chope, jouant distraitement avec le rebord en laissant filer le temps. L'offre était étrange, tentante, mais finalement trop parfaite, trop simple pour être exempte de complications futures. Peut-être que l'âge, ou plutôt l'expérience, l'avait rendu méfiant envers les promesses trop alléchantes, surtout celles venant de gros poissons qui semblaient si séduisants. Il savait bien que plus l'appât était gros, plus difficile était la prise.  

« Si tu penses que je vais me satisfaire d'un simple "Je suivrai tes ordres, j'obéirai et sinon je ferai ce que tu veux", tu te trompes, princesse. Je te connais, Swan, tu ne m'as jamais écouté. »  

Un soupir las s'échappa de ses lèvres. Il connaissait Swan depuis assez longtemps pour comprendre qu'elle agissait toujours selon son propre gré, ce qui l'agaçait profondément chaque fois qu'elle avait l'audace de rejeter même ses demandes les plus simples. L'idée qu'elle ait soudainement décidé de l'écouter semblait donc improbable. Non, il n'était pas prêt à croire aussi facilement à ce revirement. Cette sirène ne le charmerait pas avec ses paroles enjôleuses et ses sourires séducteurs.

« Et pourquoi insister sur ce mariage de notables, précisément ? Qu'est-ce qu'il a de si spécial que les autres n'ont pas ? »  
ÐVÆLING

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A N G E R    W A S
⸻ better than tears
⸻ better than grief
⸻ better than guilt  ⸻

Rayleigh Valdrayne
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