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 ;; vague assouplie chahute doucement le berceau liquide. sous l'expiration du zéphyr, rive s'étend et sourit par l'ombre de ses forêts. car depuis l'antre frais, les écumes se dégueulent sur sa lisière et font échouer candeur sur l'enfer.
soudain au coucher, claquent ô voiles nébuleuses. les cieux couvent de mille pleurs ses enfants resquilleurs; les marins sont engloutis dans les tumultes sans âmes, celles vomies des abysses. tonnent les voix coléreuses, tapissant le ciel de l'emprunte jupitérienne. d'autres encore clament comme cabots, l'ire fantastique. rincés de lames, fraters se jettent ainsi aux voiles et guidons de bois, pour que vaisseau se retienne de piquer sa fin aux portes noires de leur au delà...
origine v.1 btt; 15.02.21, v.2 btm; 30.09.23 // design v.7 thème; eden's chain // réservé à un public mature et averti (-16) [ mention tw ]
thème piraterie-fantasy, post-apo. sombre en l'ère nouvelle // créatures sanguinaires mêlées aux forbans belliqueux et au corps marinier.
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news -- beyond the myths; étendards hissés, un nouveau vent se lève sur la communauté!
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Owain Dalgaård
Owain Dalgaård
((ophiuchus))
faceclaim & © : a. pietschmann + ©lux
nature : (( béni )) d'un sang poïkilotherme bouillonnant dans ses veines, (( héritage )) ancestral, écho des profondeurs abyssales, (( léviathan )) fier et indomptable au son d'une ballade vipérine
saisons : ((52)) hivers marqués à même la peau ; regard acéré quoique épuisé d'une aussi longue épopée.
besogne : ((capitaine)) téméraire et déterminé d'une ((insurrection)) encore balbutiante.
errance : ici et là, partout et nulle part à la fois ; vogue selon l'humeur de l'océan, témoin de l'aube et du crépuscule sans jamais se lasser de ce spectacle en pleine mer.
# Mer 8 Mai - 20:50
you thought that it would wash away
the bitter taste of my fury
misunderstanding
Sentiment sauvage d’une rage destructrice par le biais d’un tremblement de terre interne ; tsunami menace de tout emporter dans son esprit et l’eau se retire progressivement, prête à tout submerger. Temps presse, car Owain Dalgaård ne la retiendra pas éternellement. Voilà qu’ils sont de nouveau à quai après avoir accosté voilà quoi, une heure ? Peut-être deux ? Serpent siffle à chaque fois que quelqu’un l’effleure, que quelque chose le heurte ; paisible géant deviendrait presque brutal titan, regard mauvais sur un visage inexpressif. Son murmure s’est fait entendre des oreilles attentives ; révolution en marche à laquelle il a pris part, à laquelle il est en train d’alimenter le bois pour y mettre le feu sur le long terme. Toujours la même routine qui le bouffe, les mêmes rires qui l’agacent ; ces mêmes regards condescendants qu’il condamne, les ordres, la violence verbale, les tentatives de le déstabiliser, toujours cette envie de le bloquer alors qu’il fait tout pour s’élever.

Marre, marre, marre.

Il est un pacifique, un négociateur, quelqu’un qui veut comprendre, quelqu’un qui fait tout pour être compétent, tout savoir afin d’aider les autres. Trop gentil, trop bon, trop con, jamais satisfait et jamais il ne le sera.

I have never been satisfied.

Et tandis qu’il rumine encore et encore les mêmes pensées sombres en rêvant de s’émanciper définitivement, ses yeux s’écarquillent en apercevant une silhouette familière ; bien plus vieille que la dernière fois qu’il l’a vue, si bien qu’il en lâche la lourde caisse. Le bruit ne l’intéresse pas, pas plus que le matériel endommagé ou les deux humains qui commencent à le vilipender en le bousculant – en tentant de le bousculer. Géant ne bouge pas, immobile, une statue de marbre taillée dans l’indignation, la joie, la colère, la tristesse ; une myriade d’émotions qu’il n’a pas l’habitude de ressentir en même temps, divisant toujours tout pour les gérer individuellement. « Fucking reptile, what the fuck are you doing here ! », apostrophe inintéressante face au regard désintéressé de l’être au sang chaud et froid. « Oh, I'm talking to you Dalgaård, pick up your shit and move on ! » ; il ne réalise pas que c’est le second du capitaine qui lui parle. Blanc bec gueulard aux plumes inexistantes, s’il tombait à la mer, il pleurerait toutes les larmes de son corps en suppliant de le sauver, en priant pour qu’aucune créature marine ne vienne le bouffer. Don't worry, you're so rotten inside that no beast would want to eat you, even if it were starving – et c’est comme ça qu’Owain s’est mis à dos quelqu’un de supposément puissant. Supposément, sans doute parce que le serpentin n’a pas daigné retenir son putain de nom.

Rictus carnassier aux lèvres, la pléiade se baisse pour ramasser le reste de la caisse et l’imposer au Second qui ploie sous son poids avant de s’éloigner à grandes enjambées rejoindre le fantôme qu’il a aperçu. Fantôme a tourné les talons, se fond dans la masse des géants parmi les hommes. Owain le rattrape, rattrape son bras, le force à se retourner. Cœur bondit dans sa cage thoracique, l’émotion le saisit droit à la gorge.

Hi, I'm Owain. And you're Rafael, right ?

«  Rafe… », voix se brise face à face avec son passé disparu bien trop tôt et pourtant, bel et bien ancré dans le sol face à lui, palpable ; pas un fantôme. «  I thought you were dead. They said you were dead. », la lettre qu’il a reçue des années auparavant l’atteste et il a été suffisamment malheureux pour y croire. Pour penser que cet ami, ce gamin, ce garçon qu’il a connu il y a trop longtemps ne foule plus la terre et encore moins l’océan. Hey, Rafe. It's been... Oh, who cares how long you've been gone ? I hope Neptune gives you a good meal where you are and that you don't tell him too much bullshit. I miss you, brother. Here... it sucks a little more every year. I'll never reach my goal. They'll never let me get what I want. I'm just a poor bastard who dreams too big. Combien de fois il a prié comme ça ? Croire en rien, seulement espérer que son ami soit dans un monde meilleur. S’il arme son poing pour en coller une à Rafael Ortega, c’est finalement dans une étreinte qu’Owain l’attire contre lui, choqué, à bout de souffle comme s’il avait couru une trop longue distance, le palpitant cognant dangereusement dans sa poitrine. «  I thought you were dead, you fucking prick. »
@rafe ortega / can't catch me now
[crédit; vixen (code)]
Owain Dalgaård
Rafe Ortega
Rafe Ortega
[ from the belly ]
faceclaim & © : FT. OSCAR ISAAC


in your eyes,
night cold,
i see the end of us


nature : LEVIATHAN à la peau d’écailles forgée par l’empreinte astrale sur une eau décalcomaniée.
saisons : QUARANTE-NEUF frimas infernaux. froissement punitif d'une gueule dont on ne voit les dents que lorsqu'elles deviennent prétexte à arracher trachée, larynx et jugulaire.
myocarde : fâcheuse RIGIDITÉ empêchant conceptions d'amarres, quai difficilement accostable. dans l'imaginaire collectif, on le soupçonne frigide.
besogne : THE INSURRECTION, leader des BUTCHERS. stratège militaire aguerri par des années en mer.

# Dim 12 Mai - 1:07
and when my time’s up;
i’ll come over.
say what’s up;
punch your shoulder.
misunderstanding
petit bout de terre dans le vaste bleu confondu fait se hausser quelques voix claires sur le pont. land, land, we’re home! dad, look! s’écrie petite morveuse, une tête de plus que la marmaille de son âge, celle de lawfort. son père la rejoint contre le bastingage, vipère usée qui se réjouit quand même, parce que c’est elle et parce qu’il y a longtemps qu’il a troqué son enthousiasme pour celui de la gamine. sûrement que monsieur gagne son pain contre charpente, à en juger par ses extrémités cabossées, par son accoutrement : une salopette et son lot de poches à n’en plus finir, de quoi ranger flopée d’outillages. un bandana autour du cou, pour essuyer les efforts de trois vies. son passif n’est pas bien difficile à deviner non plus. des géants natifs de cover island ayant refait leur vie à lawfort, il y en a des centaines. sûrement que la petite n’a connu que la belle citadelle étincelante, que les plages de la terre des libres n’étaient pas suffisamment grandioses pour une petite caboche qui n’a jamais pensé plus loin que, it’s big and bright, so it must be good! it must be home! mais ce n'est pas la sienne de vie, ni d'asile, à lui qui zieute père et fille en retrait depuis le quarterdeck. silencieusement, il compare leur allégresse chancelante et son dédain certain. silencieusement, à la terre promise aux protectrices souveraines, il ne promet qu’une chose.

r e t r i b u t i o n

tous débarquent sur les passerelles et serpent ferme la marche, crachant venin par dessus bord. les talons lui crient que le sol est trop stable. le ponton, trop sûr de lui. à chaque retour parmi les vivants, on lui enlève tibia et péroné, qu’on échange contre paire neuve qu’il doit rééduquer. pater-mer qu’il connaît si bien, mater-terre qu’il n’a qu’à peine effleurée. sans le berceau paisible des eaux, sans le bois qui craque et grince, murmures d’une forêt mourante contre l’écume dégueulée de vagues qui lui crachent,

you are not (entirely) welcome here (yet).
you do not (entirely) belong here (yet).


il est pas si différent de son navire en déclin, de ces bois qui crèvent et dont on a arraché quelques troncs pour leur éviter la peste sournoise, sans se douter que racines transportaient déjà un peu de la gangrène opiniâtre. un peu du deuil de frères, de sœurs, de mères et de pères. trop de poids à assumer pour de vieilles planches naupathiques qui doivent déjà s’affranchir du traumatisme quotidien de l’océan. alors l’impensable devait arriver : l’endeavor avait grincé et gémit une dernière fois, avertissement qu’il ne pourra les porter plus longtemps encore, eux tous, ortega et ses malfrats. que son dos croule et s’écroule, que sa cive menace de craquer. pour ça qu'ils l’ont laissé amarré dans son piteux état près de mère-patrie, le temps que son capitaine (could he even call himself that anymore?) profite de l’escale d’un navire de transit pour transporter les restes de ses cales jusqu’à lawfort, où le contact d’un contact en fera l'acquisition pour deux tiers de ce qu’ils valent vraiment. tier restant comme gage de bonne foi, promesse de ne jamais piper mot quant à leur provenance.

la bande de malfrats ne se doute pas qu’une fois misères en mer compensées, capitaine compte les envoyer voguer à leur gré;

this is where we part ways.
use that time to rest. to think, about your future.
the sea will not grant anything to you. she takes but she never delivers.
it’s time for me her to let you all go and seek better things. real things.

quand le pied troque passerelles pour pavés de la cité imprenable, il réalise que c’est la première fois qu’il les foule depuis qu’il a réclamé la frégate au marchand de savons qui avait (malencontreusement) jeté son dévolu dessus. quatre, presque cinq longues années depuis que malpropre trop propre avait été jeté à la mer, et que l’endeavor avait été réclamé par son légitime capitaine. longtemps, suffisamment pour que lawfort et ses ruelles animées l'oublie, lui et ses méfaits. du moins, c'est ce que pense crotale qui file entre les corps sans remuer queue sonnette. sur le quai, léviathans s’esquintent le dos et les genoux pour décharger et recharger cales par dizaine. encapuchonné, le clandestin se tasse pour éviter le regard des petits hommes aux longs pardessus bordés d’or. mais voilà que quelqu’un l’attrape (already?), et qui-vive l’oblige à saisir baïonnette sous son manteau, à anticiper fuite lorsque sa pointe aura touché les entrailles du soldat. mais pourrait-il seulement profiter de la foule pour s’enfuir? alors ravale instincts et retourne poignard à son ceinturon. se tourne, parce que main pressante à sa manche l’oblige, et–

owain. porte trois décennies et poussières de plus que la dernière fois qu’ils ont croisé chemin. qu’ils se sont serrés la main, à peine adultes, avant de monter deux embarcations différentes, l’une chasseuse de baleines, l’autre chasseuse d’ambitions bien plus grandes encore que les géantes des mers. deux destins et leur lot de sombres desseins. pourtant, yeux autrefois rieurs sont presque les mêmes, et rires sont remplacées par empreintes-ridules. pourtant le vert est intouchable et intouché. vert dans lequel on se noie. vert de forêts prospères, de prairies de jade. pupilles coquillage, buccin qu’on met à l’oreille et dans lequel on entend déjà le rire d’une dizaine d’enfants insouciants :

count to fifty and come find us!
it's a miracle if he can even count to ten!
count to ten five times, then, rafael! come on, you got this!

one, two, three… il y a cette chose qui se produit à chaque fois que quelqu'un s'approche un peu trop près. réflexes carapaces, l’envie de montrer les crocs, d’arracher chair avant l’impact, avant que quelqu’un lui poignarde le ventre, qu’on l’étrangle, qu’on le tue. mais vieux cabot sera toujours mioche écuyer à côté de chevalier dalgaård au cœur vaillant. comme une évidence, il aspire le mauvais pour ne garder que quelques échos de bons qu’il est lui même surpris d’avoir encore en lui. four, five, six… on le serre, et devant la rétine défilent les innombrables vignettes d’un passé qu’il avait refoulé trop loin, trop tôt. l’ancre qui tape le fond marin, we’re home! qu’elle disait la petite, plus tôt dans le navire. et peut-être qu’elle en sait plus que lui, peut-être qu’elle a déjà compris que le refuge n'est pas toujours fait de briques et de pierres. seven, eight, nine, ten, coming! et dans un souffle les mains du titan vont se poser dans le dos du précieux frère, qu’elles serrent, elles aussi, assez pour rattraper le temps perdu. pour demander pardon sans le dire. “it's a fucking long story, friend.” marmonné dans l’étreinte qu’il voudrait voir s’éterniser.

mais ellipses de lumière ne relâchent jamais vigilance, s’attachent autant au corps qu’à petite mine sombre qui les épient dans le dos, qui le dévisage et cherche (dalgaård? or me?). caisson dans les mains, habits assez précieux pour se faire une idée de sa hiérarchie sans chercher loin. fucking navy, did they recognize me? fugitif s’accroche à l’épaule du compagnon pour ne pas mettre fin au contact insatiable. piégé quelque part entre la saudade et la paranoïa – corde fragile d’une ancre réclamée par la rouille. il cache faciès derrière celui d’owain, pour s'éteindre un peu. mais quelques nuages sombres s’invitent dans l’iris. trop tard. “but we can’t do this here. come with me.” s’engage déjà entre les corps et cordages à grandes enjambées jusqu’à l’extrémité du port, moins vif, moins surveillé. le vieux phare en reconstruction fait peine à voir : c’est bien pour ça qu’il jette son dévolu dessus. d’un bras enfonce porte en fer et s’engage dans le cylindre de pierre sans traîner. préoccupation poison, qui rompt ce qu’ils viennent juste de retrouver. accaparé par la porte ouverte, s’assurant que personne ne les a suivi, il demande : “can i trust you?still. can i trust you still?
@owain dalgaård  / little one
[crédit; vixen (code)]

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a man
with no face.
just a blurred out portrait.
Rafe Ortega
Owain Dalgaård
Owain Dalgaård
((ophiuchus))
faceclaim & © : a. pietschmann + ©lux
nature : (( béni )) d'un sang poïkilotherme bouillonnant dans ses veines, (( héritage )) ancestral, écho des profondeurs abyssales, (( léviathan )) fier et indomptable au son d'une ballade vipérine
saisons : ((52)) hivers marqués à même la peau ; regard acéré quoique épuisé d'une aussi longue épopée.
besogne : ((capitaine)) téméraire et déterminé d'une ((insurrection)) encore balbutiante.
errance : ici et là, partout et nulle part à la fois ; vogue selon l'humeur de l'océan, témoin de l'aube et du crépuscule sans jamais se lasser de ce spectacle en pleine mer.
# Sam 18 Mai - 17:59
you thought that it would wash away
the bitter taste of my fury
misunderstanding
Serpent se moque ostensiblement des regards agacés et des voix criardes qui lui écorchent les oreilles tandis qu’il renoue avec un passé qu’il pensait enterré depuis des années maintenant. Deuil fait, rage sourde et désespoir l’ayant fait un naufragé pendant des mois complets. Choc passé, remonte sur cette barque qu’est la sienne, qui tangue mais qui tient toujours debout par l’opération de son esprit. Une perte de plus qu’il ne saura venger mais qu’il pleurera lorsque la tempête viendra ; larmes se mêlent au sel de mer pour ne former que des sillons similaires sur un visage rattrapé par la lassitude de voir tout le monde partir ; de voir et devoir se perdre davantage car ce qu’il a à perdre est de plus en plus insignifiant. Se raccroche à ce qui est vivant, se décroche de ce qui n’est plus.

Réalise qu'il se fait encore fourvoyer, pour une bonne raison certainement.
Mais toutes les raisons sont bonnes si on écoutait le monde.

Il y avait ces gamins. On s’en foutait de leurs noms. Ils étaient tous des serpents, dans le fond. Unis par la camaraderie à la manière des mousquetaires mais on sait à quel point les enfants sont méchants. Alors on apprend surtout à survivre. À la tête de ce groupe, deux gamins. La grande gueule et l’ombre. Owain était l’ombre. Furtif derrière celui qui visiblement prenait toutes les décisions et était la tolérance là où l’autre petit crétin prônait des valeurs stupides. C’est comme ça qu’ils se sont rencontrés. Hi. I’m Owain. And you’re Rafael, right ? Cette phrase comme une rengaine inépuisable, un disque rayé qui passerait toujours le même passage inlassablement. Les premiers mots d’un petit garçon de dix ans tendant la main à son cadet de trois ans d’un air solennel. Une phrase anodine qui allait sceller leur profonde amitié pendant des années. Come on Rafe, I’m sure you can do it ! Don't listen to other people, never listen to other people. Il aurait voulu lui dire plus. Mais il n’avait que trois ans de plus et qu’une piètre expérience à lui offrir. Et aujourd’hui, les mots lui manquent encore. Et est-ce que le serpent a écouté son propre conseil avant de se mordre la queue ? Il a bien trop écouté et ne s’est jamais fait entendre. Il est temps que ça change maintenant. « Dalgaård ! », crie une voix qu’il ignore. Se moque royalement des conséquences de cette indifférence qu’il éprouve vis-à-vis de ces humains qui l’empoisonnent de plus en plus avec leurs belles paroles toutes plus fausses et creuses les unes que les autres.

Le reptile n’est pas toujours celui qu’on croit et Owain s’évertue à délibérément ne pas entendre ces rappels incessants ; on le force à rester dans l’ombre alors personne ne lui enlèvera ce moment. Une provocation de plus et un pas de plus vers ce qui semble la libération même s’il ne sait ni quand, ni comment cela arrivera. Pour la première fois de sa vie, le léviathan se fiche passablement des conséquences de son détachement soudain parce qu’il n’a qu’une envie : poursuivre ce fantôme qu’il n’est pas le seul à voir. Folie collective ou passagère, colosse ne jette pas un seul regard en arrière. Regarder par-dessus son épaule, c’est s’inquiéter. C’est prêter de l’importance à des gens qu’il déteste du plus profond de son être et qu’il n’a pas fini d’haïr. C’est leur montrer l’air qu’il revêt ; refuse de se laisser aborder l’esprit et piller ses sentiments pour le ramener à ce qu’il est : moins que rien. Not here. C’est ce que le fantôme lui dit. But now. C’est ce que le fou sans folie s’ordonne. Relâche l’étreinte et suit le spectre jusqu’à ce vieux phare. Entend les murmures mais se moque bien de ce qui se dit. Owain est fatigué de toujours lutter contre cette injustice toujours plus grandissante qui l’oblige à récurer le sol quand on ne l’emmène pas pour le « récompenser » d’avoir gentiment obéi sans protester. On lui donne des tâches ingrates dans l'espoir de le décourager, on lui donne l'opportunité de briller uniquement pour mieux lui faire ployer le genou. Un silence qui lui pèse de plus en plus tandis qu’il l’utilise à bon escient pour répandre ce venin libérateur auprès de celles et ceux qui, comme lui, éprouvent cette sensation de trop et de jamais assez à la fois. Le paradoxe de ces prisonniers libres. Perdu dans ses pensées, ses pas dans ceux de Rafe, les rôles s’échangent ironiquement. Autrefois, c’est Rafe qui suivait Owain tandis que celui-ci le tirait par la main pour le faire marcher à ses côtés plutôt que de le laisser derrière lui. Ensemble, en tant qu’égaux. Pas de hiérarchie, seulement une équité paisible.

can i trust you ?
how dare you ?

Paupières papillonnent tandis qu’il en revient à cette réalité à laquelle il ne croit qu’à moitié et le voilà qu’il se fige face à cet ami qui a osé lui dire que c’était une longue histoire. Sure, s’est dit Owain, it's a long story to tell me about your fake death and why you suddenly find yourself in front of me.What's next ? Maintenant, celui-là même qui ose lui demander s’il peut le croire. Gorge serrée d’indignation, les pupilles hazel se rétrécissent tandis que l’indignation et une colère désormais trop familière gronde au fond de ses entrailles mais le corps reste immobile. Tête légèrement penchée, ce silence qu’il a dompté l’entoure désormais et il prend bien soin de choisir ses mots. Ce n’est pas son but, de faire du mal à Rafe. Il n’a jamais voulu lui faire le moindre mal. C’est son ami, son frère. Deux garçons qui se sont vu grandir, et qui ont malheureusement été séparés par ce naufrage qu’on appelle la vie. « Can you trust me ? », lent soupir tandis qu’il braque son regard dans celui de Rafe. Léger sourire au coin des lèvres qui se relèvent dans un rictus ironique qu’il ne peut pas retenir. Et souffle en douceur parce qu'il ne peut pas empêcher le bouillonnement interne s'exprimer d'une voix acide malgré lui : « Of the two of us, I'm not the one who's been lying all these years, Rafael. » Sourire épuisé en cacophonie refoulée. « Don't get everything mixed up, because that's going to get on my nerves very quickly. » Tout le monde change, même ce gamin lumineux à qui on a fait bouffer de l'ombre pendant autant de temps.
@rafe ortega / can't catch me now
[crédit; vixen (code)]
Owain Dalgaård
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