the elders

fallonfondalux

salazarfondabengal

reddfondavixen

contact -- pour en connaître davantage sur le staff et savoir qui aborder en cas de doutes ou questions.(( tops-sites ))
pour nous soutenir!
 ;; vague assouplie chahute doucement le berceau liquide. sous l'expiration du zéphyr, rive s'étend et sourit par l'ombre de ses forêts. car depuis l'antre frais, les écumes se dégueulent sur sa lisière et font échouer candeur sur l'enfer.
soudain au coucher, claquent ô voiles nébuleuses. les cieux couvent de mille pleurs ses enfants resquilleurs; les marins sont engloutis dans les tumultes sans âmes, celles vomies des abysses. tonnent les voix coléreuses, tapissant le ciel de l'emprunte jupitérienne. d'autres encore clament comme cabots, l'ire fantastique. rincés de lames, fraters se jettent ainsi aux voiles et guidons de bois, pour que vaisseau se retienne de piquer sa fin aux portes noires de leur au delà...
origine v.1 btt; 15.02.21, v.2 btm; 30.09.23 // design v.7 thème; eden's chain // réservé à un public mature et averti (-16) [ mention tw ]
thème piraterie-fantasy, post-apo. sombre en l'ère nouvelle // créatures sanguinaires mêlées aux forbans belliqueux et au corps marinier.
wall of glory

jack
rising star

BTM
nouvelle ère

sigvidh
most valuable player

news -- beyond the myths; étendards hissés, un nouveau vent se lève sur la communauté!
museum of sinners
— won't you come save me, from these red hands and black deeds —
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le Bundle Lot 6 Boosters Fable ...
Voir le deal

Eavan Howler
Eavan Howler
{ AVIS DE TEMPÊTE }
faceclaim & © : danielle rose russell & Swan (av) & vixen (code sign)
nature : hybrides mal-aimés ▬ kraken
saisons : jeunesse illusoire ▬ vingt-quatre trente ans
myocarde : palpitant s'affole sous les échos d'un baiser volé & l'âme sœur impromptue torture l'esprit ▬ célib(à terre)
besogne : services loués aux moins désagréables ▬ pêcheuse, plongeuse, passeuse, navigatrice, contrebandière
errance : va où le vent la pousse ▬ sur les flots
# Dim 28 Avr 2024 - 20:33

wicked game
i never dreamed that i'd meet somebody like you.
and i never dreamed that i'd lose somebody like you.
Ce n'est pas si étonnant, au final. Que tu finisses par craquer de la sorte. Quand on sait le nombre d'émotions contradictoires qui tourbillonnent à l'intérieur de toi. Depuis toujours, même gamine, t'as tout gardé en dedans. Tes espoirs. Tes craintes. Donnant le change, grand sourire espiègle aux lèvres. Tout ce que tu ne pouvais avouer, tu l'as enfermé à double tour au plus profond de toi. Tes propres abysses. Celles-là aussi, il n'y avait que Nighe qui en avait la clef. Jusqu'à Bran. Jusqu'à ce qu'il débarque dans ta vie et s'immisce doucement dans ton quotidien. Jusqu'à ce qu'il s'imbrique là où il te manquait quelque chose. Jusqu'à ce qu'il se rende indispensable à ton équilibre, sans même faire quoi que ce soit pour. Il est. Et ça a été suffisant. Et ça t'a fait peur. T'as appris à ne montrer aucune faiblesse. Jamais. Mais cette vulnérabilité que t'affiches malgré toi en la présence du marin, t'arrives pas à la réprimer. Pire. T'as pas envie de le faire. Es prête à lui laisser libre accès à tout ce que tu caches, tout ce que t'as jamais osé montrer, toutes ces parties de toi que tu voudrais couler au fond de l'océan. Ces reliques et fossiles qu'il est capable de remonter à la surface, toutes les exposer à la lumière, au soleil, et faire luire leur éclat terni. Et le laisser seul juge de ce qui en vaut la peine, ou pas.

Ainsi, te voilà. Te laisses convaincre par fausse-hallucination. Fais confession sur confession. Fatigue prend le dessus, pousse honnêteté au devant de la scène, et lui laisse les commandes. Les mots s'écoulent comme tes larmes, avec aisance, fluidité. Sans aucune retenue. Saccadés par quelques sanglots qui ne font qu'accentuer la douleur. Pleurs d'épuisement, il ne te faudra pas longtemps pour t'écrouler de sommeil, si tu continues de la sorte. Mais tu résistes encore au coma. Veux rester consciente. Encore un peu. Profiter de l'illusion. Juste un peu. T'autoriser cet égoïsme. Un tout petit peu.

Tu marques une pose à sa question. Réfléchis un instant, cherches de quoi il peut bien parler. En vain. « Regret... what ? » Voix toujours un peu enrouée, le ton est calme malgré tes larmes. Tu te demandes silencieusement ce que tu regrettes réellement. Être partie comme tu l'as fait. Ne pas l'avoir contacté. L'avoir évité, à ton retour. L'avoir poussé à bout, fait fuir. L'avoir blessé, ça, surtout. Par-dessus tout, en fait. T'en souhaiterais presque qu'il ne t'ai jamais connue. Ça lui aurait épargné bien des misères. Mais tu n'as pas à t'interroger plus, voilà voleur qui précise. The kiss ? Tu fronces les sourcils, réponds sans la moindre hésitation. « No, I don't... never did. » Même si tu l'as maudit sur les flots. Maudit de t'avoir hantée jour et nuit. De t'avoir donné envie de faire demi-tour, de revenir, d'abandonner ta quête insensée. « Wanted to... but never could... » Non. T'as jamais regretté ce baiser, peu importe combien de fois il t'a faite fulminer, pester. Si tu pouvais retourner en arrière, changer quelque chose, tu sais que ce ne serait pas ça. Et c'est bien la chose qui t'a le plus agacée fut un temps. Que tu n'ais rien regretté de ce soir-là. C'était admettre des sentiments auxquels t'étais pas prête à faire face.

Tu renifles encore. Essuies inutilement tes joues, perles salées ne cessent de s'échapper. A croire que c'est tout un océan que tu contiens à l'intérieur. Dernière question te prend de court. Ce que tu voudrais qu'il fasse ? Si tu pouvais lui demander n'importe quoi ? Yeux survolent visage rendu flou par fatigue et chagrin. T'essaies de capter son regard, mais t'y parviens pas. Silence survient alors que tu tentes de trouver réponse. Jusqu'à maintenant. T'as toujours dit ou fait ce que tu pensais juste. Ce que tu pensais devoir faire. Jamais ce que tu voulais. Mais tu peux, maintenant. Ce que tu veux. Sans t'inquiéter de si tu ruineras tout. Tu ne peux pas blesser une hallucination, après tout. Pas vrai ?
Tu déglutis difficilement. « To stay. To not leave me alone. » Te laisses aller un peu plus dans ton égoïsme. Tends lentement une main dans sa direction. Ta voix se fait pourtant plus basse, plus hésitante, comme si t'avais peur de sa réaction, de le faire fuir.
What are you scared about? He's not real.
« To hold my han- » Toux te prend subitement, te fait grimacer, recroquevillée sur toi-même. Gorge trop sèche, te pique et t'irrite. Te coupe dans ton élan. Il te faut un effort considérable pour te calmer un tant soit peu. « Some water-... too-... I guess... » T'étrangles à moitié sur tes propres mots.
@bran murray
[crédit; vixen (codes)]

_____________________
▬ the storm that brought me to you


 wicked game ▬ bran - Page 2 649961769 :
Eavan Howler
Bran Murray
Bran Murray
[ I N C A L E S C E N T ]
faceclaim & © : tom blyth ; @LUX
nature : hybridation héréditaire, envie de garder dans l’historique cette allure de pestiféré. kraken assumé.
saisons : jeunesse insolente qui ravit ces sourires étranges ; vous savez, qui donnent à la fois envie de l’embrasser et de le gifler. vingt-six ans dans les yeux, trentaine en réalité ; mais qui va s'en indigner ?
myocarde : beau-parleur et arna(coeur) en chasse perpétuelle, enterre sous des kilos d’amertume une idylle tombée à l’eau quand l’autre a pris la mer.
besogne : marin-pêcheur. comme son père, comme ses frères, comme il ne sait plus qui.
errance : échine noire la plupart du temps.
# Lun 29 Avr 2024 - 21:54

(( to fix what's broken ))
There are only the pursued, the pursuing, the busy and the tired


Malgré tout.
Malgré les tempêtes, les torrents, les larmes.
Il y a toujours quelque chose qui brûle sous la cendre.

Un souffle de vie à l’agonie, mais qui survit. Qui subit. Qui attend le souffle d’un vent d’été pour se raviver et l’ombre d’un sourire pour s’inviter. C’est le signe que tout n’est pas tout à fait mort, éteint, étouffé. Qu’en dépit des blessures qu’ils s’infligent, il y a toujours la promesse de la caresse ; là, juste . Cachée sous la morsure du fléau, le fouet du chaos. Qui n’attend qu’à être ressentie, acceptée, qui emporte avec elle une armée de frissons. Bran en perçoit la maigre chaleur, en entend les soupirs désespérés. De ces braises invisibles mais qui crépitent envers et contre tous leurs efforts pour les enterrer.

Il s’est levé. Il ne s’est même pas senti le faire. Il n’a aucune idée de comment il y est parvenu ni de quand ses mains ont lâché les accoudoirs de son fauteuil. Ses pieds l’ont porté jusqu’au lit, jusqu’à-ce que ses genoux en frappent le bord. Ses yeux coulent sur la silhouette allongée d’Eavan. Il contemple tout. Comme pour s’assurer de pouvoir redessiner à l’aveugle les contours de sa silhouette laissés sur le matelas affaissé. Bran ignore le reste. Les tâches sombres mouchetant les taies d’oreiller, laissées par les empreintes de ses sanglots. Il fait abstraction de ses spasmes, de ses sursauts, du rouge qui infeste ses yeux. Il pourrait hurler. Il pourrait fuir et lui faire payer cette année d’absence. Lui faire comprendre ce qu’il a ressenti - une rétribution cruelle mais juste. S’avancer pour lui laisser entrevoir la possibilité qu’il réduise la distance avant de la matérialiser de plus belle. One step forward, three steps back. Mais quel intérêt ?
Puisqu’elle ne le pense pas vraiment là.

Une part de Bran hésite. À se laisser aller à ce jeu dangereux, mesquin et vindicatif. Être de nouveau celui qui s’en va, qui rompt quelque chose, qui piétine. Remettre les poids dans la balance. Son regard est encore pollué par la rancoeur et la frustration. Les sourcils froncés, Bran n’est plus certain de savoir à quoi attribuer cette expression de mécontentement. En est-ce seulement, désormais ? Ne vient-elle pas de lui avouer ce qu’il a toujours espéré entendre ?
Murray ne parvient pas à s’en réjouir. Parce qu’il a tout gâché. Parce qu’ils ont tout bousillé. Parce qu’elle croit halluciner et parce que lui en profite. Il possède un pouvoir qu’elle ne détient plus. Un pouvoir qu’il exprime sans même s’en rendre compte alors qu’il se tient debout et elle non. Alors que son ombre se reporte sur les détails de son corps et absorbe la lueur du soleil.

Elle a soif.
Lui aussi.
Soif de tellement de choses qu’il ne peut nommer.

Il se dirige vers la porte sans le moindre mot, l’empreinte et se dirige vers la cuisine de la maison. Revient quelques secondes plus tard avec un verre rempli d’eau qu’il se contente de lui tendre. « Drink up » dirige-t-il avant d’esquisser un mouvement de menton en direction du lit. « Move back. » Ordre presque marmonné, qu’il ne lui laisse pas le temps de contredire. En deux coups de pieds, Bran se débarrasse de ses bottines et pose une main sur la couchette.

De sa paume libre, il presse sur l’une des épaules de la jeune fille pour l’inciter à se tourner dos à lui. Sans un son, sans un mot, il se glisse derrière elle. Fait grincer les lattes, gémir les ressorts, geindre les draps. Passe un bras sous sa propre tête et laisse le second se reposer au creux de sa taille.

« Now shut up and get some rest. »

Par tous les Dieux que ça fait mal.
Si mal.

De pouvoir la tenir et d’encore une fois
s’attendre à ce qu’elle ne s’en souvienne pas.

_____________________
Like a weary bird flying out over the most desolate sea, I finally had a place to land.
Bran Murray
Eavan Howler
Eavan Howler
{ AVIS DE TEMPÊTE }
faceclaim & © : danielle rose russell & Swan (av) & vixen (code sign)
nature : hybrides mal-aimés ▬ kraken
saisons : jeunesse illusoire ▬ vingt-quatre trente ans
myocarde : palpitant s'affole sous les échos d'un baiser volé & l'âme sœur impromptue torture l'esprit ▬ célib(à terre)
besogne : services loués aux moins désagréables ▬ pêcheuse, plongeuse, passeuse, navigatrice, contrebandière
errance : va où le vent la pousse ▬ sur les flots
# Mar 30 Avr 2024 - 2:57

wicked game
i never dreamed that i'd meet somebody like you.
and i never dreamed that i'd lose somebody like you.
Une porte a été ouverte.
Ou peut-être bien enfoncée. Serrure forcée. Et peut-être aussi que le bois qui la composait était déjà en train de pourrir, prêt à se désagréger à la moindre secousse. Il n'empêche qu'à présent, elle se trouve béante. Laisse déborder les flots d'émotions refoulées. S'envolent en tornade qui vous bouscule dans vos retranchements. Il n'y a plus d'armure pour vous protéger. Plus de murailles derrières lesquelles se planquer. Plus de masques pour prétendre à ce que vous n'êtes pas. Voile tombe. Vérité se fait de plus en plus nette. Les échappatoires s'effondrent sous vos pieds. Bientôt, vous ne pourrez plus fuir. La plaie purulente qui vous menaçait a été mise à jour. L'abcès a été percé. Si vous laissez s'infecter, tout sera perdu. Il faudra amputer. Vous n'y survivrez probablement pas.

Et tu le sens. Au plus profond de toi. Qu'il va te falloir du courage. Que tu vas devoir lui faire face. Parce que tu ne peux plus le nier à présent. Si tu le perds lui, tu te perds toi-même. Alors une fois encore, tu dois réparer ce que tu as cassé. Ou au moins t'y efforcer. Tu sais pas comment tu vas t'y prendre, ni même si c'est possible. Mais tu veux essayer. Tu dois essayer. Et s'il finit par te rejeter une fois pour toute, alors ainsi soit-il. Tu auras tenté ta chance, la dernière. Ce sera au moins un regret que tu n'auras pas le concernant.

Promesse fiévreuse que tu te fais à toi-même. Promesse que tes délires ne pourront effacer de ta mémoire, car trop ancrée dans ton être. Du moins, tu l'espères sincèrement, allongée là, sur ce lit inconnu, devant cette illusion réaliste.
You could almost think it's really him.

Quinte de toux t'attrape la trachée, la prend en otage jusqu'à ce qu'il revienne avec eau salutaire. Tu te relèves avec peine. Engloutis totalité du verre sans t'en rendre compte. Tu sens fraîcheur s'écouler dans tout ton corps, te fait un bien fou. Réalises que tu n'avais pas bu depuis trop longtemps déjà. Mais t'as à peine le temps de reposer coupe sur semblant de table de chevet, que faux Bran te commande de te pousser. Tu comprends pas vraiment où il veut en venir, mais tu t'exécutes, trop fatiguée pour le contredire ou argumenter. Recules difficilement, subis encore les courbatures de tes muscles endoloris. Bascules sur le côté et te tournes dos à lui, sans vraiment t'attendre à ce qu'il s'allonge lui aussi. Tu sais pas à quoi tu t'attendais, en vrai. A rien. Cerveau trop embrouillé et épuisé pour imaginer quoi que ce soit. N'es capable de te concentrer que sur son odeur si familière, la chaleur de son corps qui t'enveloppe, et le contact rassurant de son bras. Tes mains y réagissent instinctivement, s'en vont l'agripper et l'attirer au plus près de toi, l'emprisonnent dans leur étreinte, te rapprochant un peu plus de Bran.
Et enfin.
Tu respires.

A l'instant où il s'est trouvé près, tes sanglots se sont calmés, et tes larmes asséchées. Comme un anti-douleur à taille humaine, il agit sur toi quasi instantanément. Et tu te laisses enfin doucement glisser vers le sommeil. Mais n'en fais toujours qu'à ta tête, l'écoutes à moitié. « ...fever's really strong... yo' feel so real... » Marmonnes à semi-consciente. Voix s'éteint lentement dans ta gorge. Même après qu'il t'ait dit de te taire, tu ne peux t'empêcher de ne pas le faire. « ...hope Bran's ok... » Dernière pensée pour ton voleur qui s'insinue une fois de plus dans tes songes. Puis sombres enfin, doigts toujours accrochés à son bras.

Et cette fois, tu ne crains pas le vide de tes cauchemars.
Cette fois, si tu tombes, tu as une corde à laquelle te rattraper.
@bran murray
[crédit; vixen (codes)]

_____________________
▬ the storm that brought me to you


 wicked game ▬ bran - Page 2 649961769 :
Eavan Howler
Bran Murray
Bran Murray
[ I N C A L E S C E N T ]
faceclaim & © : tom blyth ; @LUX
nature : hybridation héréditaire, envie de garder dans l’historique cette allure de pestiféré. kraken assumé.
saisons : jeunesse insolente qui ravit ces sourires étranges ; vous savez, qui donnent à la fois envie de l’embrasser et de le gifler. vingt-six ans dans les yeux, trentaine en réalité ; mais qui va s'en indigner ?
myocarde : beau-parleur et arna(coeur) en chasse perpétuelle, enterre sous des kilos d’amertume une idylle tombée à l’eau quand l’autre a pris la mer.
besogne : marin-pêcheur. comme son père, comme ses frères, comme il ne sait plus qui.
errance : échine noire la plupart du temps.
# Mar 30 Avr 2024 - 15:21

(( to fix what's broken ))
There are only the pursued, the pursuing, the busy and the tired


Ses muscles se relâchent et Bran se rend compte qu’il pourrait se laisser aller à la fatigue. L’adrénaline s’évapore, se distille dans chaque fibre de son organisme tandis qu’il sent ses muscles se détendre au contact d’Eavan. Sa réticence se défait, noeud par noeud. Le naufragé s’abandonne à l’étreinte de la tempête éteinte et consent à couler jusqu’au centre du monde s’il le faut. Il ferme les yeux. Enfouit par réflexe son visage dans le matelas, sent les cheveux de la jeune fille lui effleurer la joue. La main qu’il garde autour d’elle s’ouvre et le poing menaçant se disloque jointure après jointure. Il la sent respirer. Il perçoit le mouvement lent, apaisé de sa cage thoracique. À son oreille chante le sifflement de son souffle, bien moins saccadé. Bran se demande s’ils se sont déjà tenus de la sorte. Il l’a déjà enlacée, portée, tenue contre lui à la sortie d’une mésaventure. Ce soir-là, il s’est endormi près d'elle et croit se souvenir de la présence d’Eavan contre lui ; tête sur son épaule, une main sur son abdomen. Une fausse proximité rompue dès le lendemain matin.
Bran n’a plus la force de s’offusquer, d’enrager à l’idée qu’une telle embrassade lui procure autant de bien. Au fond, il sait qu’il n’y aura plus jamais droit. Que tout ceci n’est même pas censé exister. Dans plusieurs minutes, peut-être une heure, il devra s’en aller et la laisser aux mains de son frère. Et pour les prochains jours, il continuera de faire comme si rien n’avait changé. Retourner à ses occupations scélérates et clandestines, se fondre dans la masse et s’engager en mer lorsque son père l’ordonnera. Loin des yeux, loin du coeur, il cachera sous le tapis ce petit instant de vérité qui n’appartient qu’à lui. Et encore. Le doute chatouille une partie de sa conscience ; a quel point peut-il avoir confiance en tout ce qu’elle lui a révélé ?

Elle est fiévreuse, après tout. Il le sait parce qu’il le sent désormais. La chaleur dont elle irradie traverse leurs vêtements et se propage dans son corps. Il tremble en même temps qu’elle grelote, accuse le coup de ses spasmes de faiblesse et de fatigue.
Bran resserre le bras autour de la taille de la brune, l’attire davantage contre lui. Consciemment ou non, il n’en est pas certain.

Tout ce qu’il sait, c’est qu’il plonge. S’enfonce dans des méandres silencieux, obscurs et accueillants. Bercés par les expirations régulières de la fille Howler, Bran s’assoupit - le sommeil demeure léger, la frontière avec le monde réel est si mince qu’un battement de cils suffirait à la balayer.

Alors, le claquement d’une porte qui s’ouvre à la volée, n’en parlons pas.

« I’m back. I got a bunch of stuff, you owe me at least twen… what the hell ? » Bran se redresse dans un bond en reconnaissant la voix d’Olly. Ce dernier se tient encore dans l’encadrement de la porte de la chambre, les bras encombrés par un panier de courses. Dépassent du contenant des sommets de deux miches de pain. Une douce odeur de farine ravit les sens de l’éveillé tandis qu’il essaie de s’extirper du lit. En vain. Il ne sait pas pourquoi son bras, précédemment enfoui sous son seul profil, sert désormais d’oreiller précaire à celui d’Eavan. « Don’t shout, Olly ! » « What do you expect me to do? I was kind enough to let you in and to lend you my room, it wasn’t so you could… get on my bed with her ! » Bran repousse maladroitement la silhouette d’Eavan pour récupérer l’usage de son bras.
Se hisse sur ses jambes.

Ça fait deux fois, note-t-il mentalement en se remémorant de l’irruption de Lyall dans le hangar.
À croire qu’il cherche à embarrasser tous ces frères de cette façon.

« I’m sorry. She fell asleep and asked for me. I… » « I’m gonna have to burn the sheets anyway. You owe me a new set. » Bran lève les yeux au ciel, soupire et hoche la tête avant d’attraper les provisions rapportées par l’aîné. « Right. I’ll embroider them myself. Best brother ever. » Olly ne rit pas. Plutôt, pointe un index accusateur sous le museau du cadet. « Feed her. Wake her up. Then get the hell out. » Bran chasse la main d'Olly du revers de la sienne. « Right, right. Will do. »

Mais quelque chose dans l’air change soudainement. En relevant les yeux vers son frère, Bran ne croit pas y deviner l’habituelle lueur d’agacement à laquelle il a normalement droit.
Olly le fixe avec un mélange de colère et de… compassion, peut-être.
Avant que Bran n’ait le temps de lui en demander l’origine, l'intéressé recule. « Stop being such a fool, Bran. Seriously. »

Bran entrouvre la bouche.
La referme sans prononcer le moindre mot tandis qu'Olly referme la porte derrière lui.

_____________________
Like a weary bird flying out over the most desolate sea, I finally had a place to land.
Bran Murray
Eavan Howler
Eavan Howler
{ AVIS DE TEMPÊTE }
faceclaim & © : danielle rose russell & Swan (av) & vixen (code sign)
nature : hybrides mal-aimés ▬ kraken
saisons : jeunesse illusoire ▬ vingt-quatre trente ans
myocarde : palpitant s'affole sous les échos d'un baiser volé & l'âme sœur impromptue torture l'esprit ▬ célib(à terre)
besogne : services loués aux moins désagréables ▬ pêcheuse, plongeuse, passeuse, navigatrice, contrebandière
errance : va où le vent la pousse ▬ sur les flots
# Mar 30 Avr 2024 - 20:51

wicked game
i never dreamed that i'd meet somebody like you.
and i never dreamed that i'd lose somebody like you.
C'est un sommeil sans rêve qui t'a emportée. Lourd. Vide de toute image ou son. Tu es plongée dans les abysses les plus sombres et silencieuses. Y flottes indéfiniment. Hors du temps et de l'espace. Là où nombre de créatures mille fois plus gigantesques, aussi vieilles que le monde, rôdent et errent sans but. Incapable de les voir. Tu les sens. Mais ne les crains pas. Tu es paisible. Plus calme que tu ne l'as jamais été. Tu pourrais y rester toujours. Ici. Le début. Et la fin. L'entre-deux. Le rien. Et le tout. Là où tu ne sens plus ton propre corps. Ni le chaud, ni le froid. Ni la faim, ni la soif. Ni la douleur, ni le réconfort. Te demandes un instant, si c'est à ça que ressemble la mort. Essaies de te remémorer ce jour fatidique qui t'a vue cesser de respirer, avant de te ramener dans le monde des vivants. Jour terreur. Où tu n'as vue ni Challys, ni Nighe. Ni le Néant, ni les Mers Éternelles. Il n'y a eu que cette étreinte. Celle qui t'a accueillie à ta renaissance. Si familière. A laquelle tu te raccroches en ce même instant. Celle de Bran. A croire que les Dieux eux-mêmes le placent constamment sur ta route, pour te ramener à toi-même.
Sentiment sécuritaire qui se fait trop rare dans ta vie. Doigts se crispent et s'agrippent à leur prise, comme si t'avais peur qu'il t'échappe, encore une fois. Égoïsme te souffle que rester fiévreuse pour le garder à tes côtés, serait bien peu cher payé, même s'il n'est pas réel, même si plus rien ne l'est. Tu souhaiterais demeurer ainsi, lovée entre ses bras, même imaginaires. Tu n'y crains plus rien. Ni les fantômes, ni les cauchemars. Ni l'absence, ni le manque. Tu n'as besoin de rien d'autre. Simplement, le sentir avec toi. Maintenant. Demain. Toujours. Et c'est peut-être ça l'illusion, au final. L'idée que cette embrassade puisse durer sans fin, sans limite, sans condition. L'idée que tu y a droit, que tu la mérites.

What a fool...

Rire caverneux résonne dans tes songes, t'arrache à la sérénité. Te fait froncer les sourcils, et t'accrocher encore plus fort à l'étreinte de Bran.
Sauf que tes mains ne resserrent plus que du vide...

There's just you, on that bed.

Frisson te parcourt. Te recroquevilles sur toi-même. T'es toujours fiévreuse, pourtant t'as froid. L'esprit est toujours embrumé. T'as du mal à émerger. Tu ne peux que ressentir l'espace inoccupé dans ton dos.
L'absence.

Is he gone ?

Y a l'anxiété de te retourner qui monte le long de ton échine. Tu gardes les yeux clos. Persistes dans un semi-sommeil. Tu crois entendre des voix. Ne saurais dire si elles sont réelles, ou dans ta tête. Tu sais toujours pas où t'es. Réalises que tu devrais peut-être t'en inquiéter. Mais t'es encore trop affaiblie. Trop fatiguée. La sieste comateuse que tu viens de faire n'est clairement pas suffisante pour que tu ai récupéré.

Tu veux pas faire face.
T'en as pas la force.

C'est sans compter sur la douce odeur de pain frai qui vient chatouiller tes narines, et ton estomac qui se réveille et se tord sous la perspective d'une collation potentielle. Trahie par ton propre corps, encore une fois. Tu te meus avec lenteur, parviens à te tourner vers la porte, à peine relevée. Prends appui sur un avant-bras vacillant. Cheveux ébouriffés tombent devant ton visage trop pâle. Yeux mi-clos, t'arrives pas à les ouvrir complètement, lumière ternie du soleil trop vive pour toi. Main libre s'en va protéger tes pupilles de l'agression, cache à moitié ton faciès contrit par le réveil impromptu.

« Where... » Voix éraillée. Même question qui revient. Réflexe que t'as pas pu retenir. Toujours perdue, à chaque fois que tu t'éveilles. Tu te demandes constamment où tu es. Comme une malédiction. Ne sais jamais où tu te trouves, quand lui n'est pas là. Raclement de gorge précède interrogation plus consciente. « How long did I sleep... ? » Comme si t'avais peur d'avoir dérangé trop longtemps. De trop t'imposer. De trop gêner.

D'être un putain de problème à gérer.
Comme d'habitude...

@bran murray
[crédit; vixen (codes)]

_____________________
▬ the storm that brought me to you


 wicked game ▬ bran - Page 2 649961769 :
Eavan Howler
Bran Murray
Bran Murray
[ I N C A L E S C E N T ]
faceclaim & © : tom blyth ; @LUX
nature : hybridation héréditaire, envie de garder dans l’historique cette allure de pestiféré. kraken assumé.
saisons : jeunesse insolente qui ravit ces sourires étranges ; vous savez, qui donnent à la fois envie de l’embrasser et de le gifler. vingt-six ans dans les yeux, trentaine en réalité ; mais qui va s'en indigner ?
myocarde : beau-parleur et arna(coeur) en chasse perpétuelle, enterre sous des kilos d’amertume une idylle tombée à l’eau quand l’autre a pris la mer.
besogne : marin-pêcheur. comme son père, comme ses frères, comme il ne sait plus qui.
errance : échine noire la plupart du temps.
# Mer 1 Mai 2024 - 16:09

(( to fix what's broken ))
There are only the pursued, the pursuing, the busy and the tired


Deux solutions.
Non, plutôt, trois.

La première, pleine de sécurité. Mentir et prétexter qu’ils viennent d’arriver. S’épargner l’embarras et la laisser dans l’illusion que tout ceci n’a été que le fruit de son imagination délirante. Vivre seul avec le fardeau de la vérité, se soûler jusqu’à se noyer dans un océan d’autres désillusions et oublier.
La deuxième, avouer. Jouer les vaincus. Prendre le risque de lever le voile sur ce mystère et oser, contrairement aux fois précédentes, inscrire dans le marbre ce qu’il s’est passé. Ce qu’ils ne peuvent effacer. Quitte à rompre son serment et à fissurer la muraille de rancune qu’il s’est bâtie depuis leur dernière rencontre. Mais au moins, avoir la satisfaction de ne pas subir ce tourment en solitaire.
La troisième, se taire. La laisser apporter ses propres conclusions. Ne rien nier, ne rien admettre. Laisser le doute planer sur le pourquoi du comment ils sont arrivés là, la raison pour laquelle il porte son odeur sur ses vêtements et l'origine de sa nervosité. Quitte à ce que quelqu’un d’autre se charge de tout exposer - son frère, par exemple, serait visiblement prompt à s’en délecter.

Bran reste debout et tourne encore le dos à Eavan, jonglant à l’aveugle avec ces trois hypothèses. Ses doigts se referment autour du vide et empoignent une dose de courage qui lui file aussitôt entre les doigts. La tête baissée, ses mèches emmêlées tombent sur son front et dissimulent ses paupières froncées. Il l’entend se redresser, poser ses questions - encore une fois. La soudaine impression d’être coincé entre les parois fragiles d’un sablier le déstabilise - la boucle recommence, encore et encore. Il s’étouffe sur une bouffée de sable et s’étrangle sur les secondes qui s’engouffrent dans sa gorge serrée. La litanie des heures marque l’agonie de ses jours, de ses nuits, de ses lendemains à espérer que la veille n’ait pas existé.

Murray se retourne. Plonge les mains dans le sac de courses et arrache un morceau de pain qu’il lui tend. Il s’en saisit d’un second, y plante les dents. S’offre quelques instants de silence supplémentaires avant de rejoindre le fauteuil. D’une main, il attrape le dossier et le traîne loin de la fenêtre, plus près du lit. Il s’y installe, penche l’échine vers l’avant, dépose les coudes sur ses genoux et joint ses mains devant lui. Bran ne lève pas les yeux vers elle, se contente de fixer un point invisible sur le plancher.

« We’re at my brother’s. You passed out in the street so I brought you here. Olly left to get you some food and water. While he was gone, you started crying and asked for my hand so I laid next to you. You slept for… I don’t know. Maybe ten minutes before Olly came back and found us. »

Bran prend une lourde inspiration. Relève les yeux, enfin. Pose sur elle un regard qu’il ne reconnaîtrait sans doute pas dans le miroir.
Le sourire qu’il affiche non plus.

Stop being such a fool, Bran. Seriously.

Les mots tournent et tournent à l’infini dans son esprit. La voix désolée de son aîné, la pitié dans le fond de ses iris. Tout ce qui le ramènera toujours à ce précipice au bord duquel il se tient depuis des années.
Trop con pour le voir. Pour simplement baisser les yeux et constater.
Le vide et son appel constant.

« I’m still mad at you, Eavan. Fucking mad. » Qu’elle ne se méprenne pas. Rien n’a changé. Lui et son talent naturel pour l’entêtement n’ont pas disparu sous l’effet de quelques sanglots.
Enfin, c’est ce dont il essaie de se convaincre.

« And I won’t take any of what you said into consideration. Not like that. I heard it. It’ll probably keep me up at night for a while. But it doesn’t count. » Bran se redresse puis se laisse tomber contre le dossier du fauteuil. Plaque les mains sur chaque accoudoir.
Il n’a aucune idée d’où lui vient cet air impératif. D’où il puise ce sang-froid alors que tout son corps hurle à la panique.

Pourtant, Bran continue de pousser. La pointe de ses chaussures flirte avec la chute.
Mais il ne tombe pas encore.

« Next time you have something to confess, you’ll have to do it sober and fully conscious. »

Et il tâchera d’en faire de même.
Encore.

_____________________
Like a weary bird flying out over the most desolate sea, I finally had a place to land.
Bran Murray
Eavan Howler
Eavan Howler
{ AVIS DE TEMPÊTE }
faceclaim & © : danielle rose russell & Swan (av) & vixen (code sign)
nature : hybrides mal-aimés ▬ kraken
saisons : jeunesse illusoire ▬ vingt-quatre trente ans
myocarde : palpitant s'affole sous les échos d'un baiser volé & l'âme sœur impromptue torture l'esprit ▬ célib(à terre)
besogne : services loués aux moins désagréables ▬ pêcheuse, plongeuse, passeuse, navigatrice, contrebandière
errance : va où le vent la pousse ▬ sur les flots
# Mer 1 Mai 2024 - 19:19

wicked game
i never dreamed that i'd meet somebody like you.
and i never dreamed that i'd lose somebody like you.
Muette.

C'est tout ce que tu peux être en cet instant. Tu l'écoutes du mieux que tu peux. Morceau de pain fiché dans ta main, tu n'oses pas encore y mordre. Regard fixé sur Bran tandis qu'il énonce vérité sans faillir. Esprit embrumé se remémore par flashs impromptus. Ponctuent chaque parole du brun en face de toi. Flot d'informations te noie et t'emporte. Résistes tant bien que mal. Parviens à retrouver pieds. Chez son frère. Dieux, t'entends déjà les complaintes à ton sujet, pour changer. T'as pleuré. Oui, tu t'en souviens. Tes yeux en sont encore irrités. Draps tachés de tes larmes en derniers témoins. T'as demandé... Merde. Tu lui as demandé de te tenir la main. Ça aussi tu t'en souviens. T'en mourrais bien de honte, là, tout de suite. Mais qu'il admette s'être allongé avec toi pour te conforter, ça te prend de court. T'as à peine osé quémander sa main, et il t'a offert tellement plus. Tu déglutis avec difficulté. Réalises à quel point tu ne le mérites pas. Paupières s'affaissent sous l'affliction de cette révélation. Malgré sa rancœur. Malgré sa colère. Il est resté. Merde. Il est resté. Tu l'as cru parti. Tu lui en aurais pas voulu, l'aurais compris sans mal. Mais il ne l'a pas fait. Et toi.
Toi t'as...

Fuck.

Sa voix résonne en boucle dans ta tête, tandis que tu fais de ton mieux pour te rappeler les moindres détails. Fièvre ne t'aide pas. Fatigue non plus. T'as besoin de plus de repos. Tu le sais. Mais tu peux pas le laisser comme ça. Comment tu pourrais ?
Aveu vient te stopper net.

He's mad at you.
Of course he is.

Lèves les yeux vers lui, continues d'accuser ses paroles sans répliquer. Pourtant tu voudrais lui dire. Que tu penses ce que t'as dit, même si tu te souviens pas de tout. Que t'as pas cherché à t'attirer ses faveurs ou sa pitié. Qu'il a tous les droits de t'en vouloir, que tu ne t'attends pas à son pardon. Que t'es prête à accueillir tous ses reproches, que tu sais les mériter.

"But it doesn't count..."

Et tu comprends. Au vu de l'état dans lequel tu te trouves. Il ne t'écoutera pas. Pourquoi le ferait-il ? Livide, tremblante, délirante. Pourquoi croirait-il un seul mot qui sortirait de ta bouche ? A sa place, tu ne le ferais pas non plus.

"Sober and fully conscious."

Il ignore que chaque syllabe s'inscrit dans ton être. Quitte à ce que ton cerveau oublie, ta chair saura te rappeler serment implicite. Promesse silencieuse. Affronter tes craintes, et lui faire face.
Parce qu'il en vaut la peine.
Parce qu'il vaut toutes les peines.

Tu dis toujours rien. Te contentes de t'asseoir sur le lit, grignotes bout de pain sans conviction. Ne cherches qu'à calmer au plus vite ton estomac. Mais t'as du mal à avaler. L'air se fait lourd autour de toi. Il faut que tu sortes. Que tu t'éloignes. Avant de ne plus pouvoir te taire. Ne plus être ce poids qui pèse depuis trop longtemps sur lui. Malaise te prend au ventre et au cœur. Tes jambes bougent d'elles-mêmes, pieds atterrissent maladroitement sur le plancher. « I... I 'd better leave then. »

Tu pries pour avoir assez de force pour te lever. Pour marcher, aussi. Tête baissée, tu évites le regard de Bran. Refuses une quelle conque confrontation. Pas maintenant. « I've been a burden for too long already. I'll... I'll be fine, the Sheen's not far, I can make it to there. » T'aides de tes bras pour te mettre debout. Flanches l'espace d'une seconde, te rattrapes de justesse. Tête ne te tourne pas autant que tu l'aurais cru. Adresses prière secrète à Vapos. Pourvu qu'il apporte le calme dans tes muscles et sur ton chemin, au moins jusqu'à ton refuge.

Mouvements sont lents, mais assez stables pour te porter là où tu veux. T'arrives à la porte, attrapes la poignée avec plus de précipitation que tu le voulais. Tu tournes toujours le dos au marin cleptomane. « There's a lot I wanna say, but- it doesn't matter, right ? It doesn't count. So I'll... I'll get better and, come back to say it. This and... the rest. The things I've never dared to say... I will. So, you, you better be careful with your stealing... got it ? »

N'arrives pas à tourner la tête, ni pour un dernier regard, ni pour un sourire en coin. Tu te contentes d'ouvrir la porte et d'avancer. Tu connais pas la maison, tâtonnes les murs jusqu'à la sortie.
Croises frère interloqué au dernier moment. « Ah Big Brain- I mean... Olly ? Huh- thank you for... the hospitality. I- I'll pay for the food, once I'm feelin' better. Sorry for... the bother... » T'écoutes pas sa réponse, pas vraiment. Te laisses engouffrer par l'air frai et les vents marins de l'extérieur.

Bourrasque manque de te renverser à peine tu mets le pied dehors. « Shhhh-it... » Ça risque d'être bien plus compliqué que tu le pensais. Mais c'est pas comme si tu pouvais rester plus longtemps. Tu recommencerais juste à dire tout et n'importe quoi. Tu peux plus te faire confiance.
Alors tu fuis.
Sale habitude dont t'as du mal à te défaire.

Mais t'as une nouvelle priorité maintenant.

Get better.
Get better, and go back.
Back to him.
And tell him.
Everything.
@bran murray
[crédit; vixen (codes)]

_____________________
▬ the storm that brought me to you


 wicked game ▬ bran - Page 2 649961769 :
Eavan Howler
Bran Murray
Bran Murray
[ I N C A L E S C E N T ]
faceclaim & © : tom blyth ; @LUX
nature : hybridation héréditaire, envie de garder dans l’historique cette allure de pestiféré. kraken assumé.
saisons : jeunesse insolente qui ravit ces sourires étranges ; vous savez, qui donnent à la fois envie de l’embrasser et de le gifler. vingt-six ans dans les yeux, trentaine en réalité ; mais qui va s'en indigner ?
myocarde : beau-parleur et arna(coeur) en chasse perpétuelle, enterre sous des kilos d’amertume une idylle tombée à l’eau quand l’autre a pris la mer.
besogne : marin-pêcheur. comme son père, comme ses frères, comme il ne sait plus qui.
errance : échine noire la plupart du temps.
# Ven 3 Mai 2024 - 13:15

(( to fix what's broken ))
There are only the pursued, the pursuing, the busy and the tired


Le temps passe et Bran ne sait plus où donner de la tête. Après le départ d’Eavan, le jeune homme s’est autorisé quelques heures supplémentaires en compagnie d’Olly. Finissant par partager le reste des provisions apportées pour la rescapée, les deux frères se sont essayés à quelques commérages de passage. L’aîné a heureusement compris que son cadet n’était pas enclin à parler de ce qu’il venait de se passer - suffisamment intelligent pour capter que ce n’était pas le moment, les sujets ont débordé vers d’autres horizons. Il est entré tard. A laissé la statuette dérobée sur une des étagères d’Olly pour le remercier de son hospitalité - l’intéressé n’a qu’à peine secoué la main pour le presser vers la sortie.

La nuit s'annonce courte. Trop courte. Comme il s’y est attendu, Bran ne parvient pas à fermer l’oeil, assailli par les images de cette drôle de journée éteinte. Les paroles prononcées, les gestes esquissés ; l’éveillé se fait le tableau de toutes les possibilités qu’il n’a pas choisies de toutes celles qu’il a préféré prendre. Qu’elles soient bonnes, mauvaises ou quelque part entre les deux, Bran remet tout en question. Tout à plat. Et dans la cage de sa poitrine déchirée par l’angoisse, son coeur refuse de s’apaiser. Les tambours d’une colère sourde, d’une frustration lancinante ricochent jusque dans ses tempes et une migraine terrible l’empêche d’étreindre le sommeil.

Lorsque le jour se lève, il est témoin du spectacle. L’aube reporte sur le sol quelques ombres linéaires au-travers des stries des volets fermés. La chaleur du matin frappe timidement sa joue avant qu’il ne s’autorise, enfin, quelques heures de sommeil. Réveillé par le chahut habituel de la maison, les traits tirés et la marque de l’oreiller encore inscrite sur son profil, Bran rejoint le salon pour saluer ses frères et ses parents. Il n’a pas le temps d’avaler la moindre miette - il est déjà tard et il a du travail. Réparer les filets endommagés, s’assurer de la maintenance du bateau et réfléchir au prochain voyage. Continuer de nettoyer le hangar ravagé et, enfin, réparer la plomberie défectueuse. Les heures défilent plus rapidement que prévu et Bran ne se rend pas compte de l’écoulement des minutes. En quelques battements de cils, la nuit est déjà sur le point de tomber et il est bientôt l’heure de dîner.

Bran n’a pas faim. Se contente d’aider sa mère à cuisiner après avoir - enfin ! - profité d'une douche chaude. Il décide de s’éclipser vers l’extérieur. « Don’t wait for me. I’ve got some errands to run. » Mensonge. Mais il a la bougeotte, en dépit de cette journée de labeur et de l’épuisement qui fait tressaillir ses muscles congestionnés. S’avançant vers les quais du port, le ciel est encore légèrement clair. Malgré tout, quelques étoiles impatientes percent le drap du crépuscule avec un peu d’avance. Bran s’assoit au bout du ponton, les jambes dans le vide. Ses pieds manquent d’effleurer la surface de l’eau, si calme. Bercé par la houle et le sifflement du vent, ses mains piochent dans la poche de sa veste en cuir de quoi s’allumer une cigarette. Mauvaise habitude, il le sait - promis, il fait de son mieux pour s’arrêter. De toute façon, le troc pour récupérer de ces choses-là est de plus en plus exigeant et la contrebande de moins en moins accessible. C’est son petit trésor à lui - et allez, on va dire qu’il l’a bien mérité.

L’incandescence de la flamme se reflète dans le fond de ses yeux clairs.
La fumée s’élève en volutes informes devant lui, virevolte sous le caprice du zéphyr.

Et derrière lui, les lattes du ponton se mettent à grincer.


_____________________
Like a weary bird flying out over the most desolate sea, I finally had a place to land.
Bran Murray
Eavan Howler
Eavan Howler
{ AVIS DE TEMPÊTE }
faceclaim & © : danielle rose russell & Swan (av) & vixen (code sign)
nature : hybrides mal-aimés ▬ kraken
saisons : jeunesse illusoire ▬ vingt-quatre trente ans
myocarde : palpitant s'affole sous les échos d'un baiser volé & l'âme sœur impromptue torture l'esprit ▬ célib(à terre)
besogne : services loués aux moins désagréables ▬ pêcheuse, plongeuse, passeuse, navigatrice, contrebandière
errance : va où le vent la pousse ▬ sur les flots
# Ven 3 Mai 2024 - 20:51

wicked game
i never dreamed that i'd meet somebody like you.
and i never dreamed that i'd lose somebody like you.
Le retour au Sheen est hésitant et confus. Tes pas sont chancelants tout du long. Dois t'arrêter reprendre ton souffle plus d'une fois. Tu crois même jamais y arriver, l'espace d'un instant. Si tu pouvais t'auto-botter les fesses, sûrement que tu le ferais. Honteuse de t'être laissée tomber dans les affres de cette fièvre intempestive. Consternée qu'on ait dû s'occuper de toi. Désemparée que ce fut Bran qui s'en chargea. T'essaies de plus y penser. Réserves ces tourments pour quand t'auras l'esprit plus clair.
Titubes jusqu'à ton refuge à flot. Manques de déraper et de finir à l'eau quand tu te hisses à bord. Muscles tremblants. T'as tout juste le temps d'entrer dans la cabine avant de t'écrouler sur ta couchette, à bout de force. Regard se perd sur hippocampe séché qui se balance au-dessus de ta tête. T'hypnotise et te berce. Tu te laisses portée par oscillation des vagues sur la coque du bateau. Corps se détend et fond sur le matelas usé, alors que tu t'autorises enfin ce repos dont t'as tant besoin. T'endors sans peine – cette fois. Sombres dans un nouveau sommeil sans rêve. Comates des heures durant, sans te soucier du temps qui passe.

Si bien que tu sais pas quelle heure il est – ni même quel jour c'est – quand t'émerges des ténèbres de l'inconscient. Bouche pâteuse. Membres courbaturés. Tu restes immobiles un bon moment. Réintègres chaque parcelle de ton corps, morceau par morceau. C'est encore pire qu'une gueule de bois. Impression d'avoir été écrasée et fracassée par des déferlantes infernales. Viens maladroitement coller une main sur ton front. Tu n'as plus de fièvre. C'est au moins ça de gagné. Pensées sont plus fluides. Brouillard mental s'est levé. Estomac grogne de frustration.
T'as faim.
Te lèves avec lenteur, parviens à dégoter restant de soupe que tu finis par avaler froide. T'as connu mieux. Mais aussi pire, bien pire. Tu prends le temps de dérouiller tes articulations. Étires tes muscles avec précaution. Sors sur le pont du sloop. T'enivres d'air frai et iodé. Réalises alors que douleur à la poitrine s'est atténuée. Sans que tu comprennes pourquoi, sur le coup.
Ça te demande de longues minutes. De réfléchir. Te souvenir. Qu'est-ce qu'il s'est passé hier ? Ça te revient doucement. Images floues. Voix atténuées, comme venant d'une autre pièce. Paroles résonnent en échos dans ton crâne. Promesse muette te fait tressaillir. Sueur froide d'un serment inviolable.
Bran.

Il faut que tu trouves Bran.
Que tu lui parles. Tout lui avouer. Même ce que tu redoutes le plus. T'as besoin de lui dire, qu'il sache. Et ça te terrifie. Mais tu peux pas continuer comme ça. Tu vas vraiment finir par te perdre, totalement. Tu peux pas abandonner. Pas comme ça. Et tant pis s'il te déteste encore plus après. Il a le droit de savoir.

Et tu te répètes ce que tu vas lui dire. Comment tu vas le faire. Dans ta tête, tout sonne étrange. Stupide. Tu reformules mille fois tes phrases tandis que tu déambules à la recherche du marin. Première destination t'arrête chez le frère aîné, celui-là même qui a eu la patience de gérer vos bêtises. T'hésites pas à lui fourrer solarions dans les mains pour payer la nourriture de la veille. Ne te perds pas vraiment en excuses ou remerciements, vas droit au but. Demandes s'il sait où son cadet se trouve. En vain. Tu retiens pique à son encontre. Après ce qu'il a fait pour toi, tu peux bien retenir ta frustration. Pour cette fois.
Second arrêt t'amène chez lui. Te semblerait logique qu'il s'y trouve. Mais là encore. On ne sait répondre à ta demande. Manqué de peu. C'est bien ta veine.
Retournes sur tes pas. Tu t'agaces de plus en plus. Après lui, que tu ne trouves pas. Après toi, qui crois perdre la tête à chaque seconde qui passe. Tournes en rond au port. Vieux pêcheur finit par t'indiquer direction vague, que tu suis dans un soupir las. Ça ne sera que la troisième fois qu'on te donne une mauvaise indication, pas vrai ? Mais t'y vas quand même. Parce qu'on sait jamais. Surtout parce que tu sais pas où tu pourrais aller ailleurs.

Ciel s'assombrit progressivement. Augus laisse entrevoir ses premières étoiles. Lui adresses prière murmurée, pourvu qu'elle t'ouvre la voix jusqu'à lui. A croire que divinité te porte dans son cœur ce soir-là.
Car tu l'aperçois.
Assis, au bout d'un ponton.

T'as le palpitant qui s'accélère. D'anticipation. D'angoisse, aussi. Surtout. Mais t'as pas le temps de réfléchir, ni de fuir. Tes pieds s'avancent tous seuls. Bois grince sous ton poids. Regard fixé sur sa silhouette. Tu pourrais déguerpir. Le laisser tranquille, pour une fois. Qui te dit qu'il va vouloir t'entendre, de toute façon ? Mais c'est plus fort que toi. Tu dois essayer. « There you are... 've been lookin' for you everywhere. » Voix se laisse porter par la brise. Tentes de rester calme.

Remarques volutes de fumée danser devant lui, alors qu'il te tourne le dos. T'ouvres la bouche pour lancer boutade, t'amuser qu'il n'ait toujours pas arrêté malgré ce qu'il prétend. Mais tu te retiens.
Nervosité prend le dessus. Doigts s'agitent à tes côtés, tapotent inlassablement sur ta cuisse. Pas vraiment de quoi t'aider à garder ton sang froid. T'arrives à prendre une profonde inspiration malgré tout. Élances tes paroles avec une force et une assurance qui te surprennent. Il faut dire que c'est tout de suite plus facile de lui faire face, sans lui faire face.

« Sober and fully conscious. That's what you said, isn't it ? Will you listen to me now ? »
@bran murray
[crédit; vixen (codes)]

_____________________
▬ the storm that brought me to you


 wicked game ▬ bran - Page 2 649961769 :
Eavan Howler
Bran Murray
Bran Murray
[ I N C A L E S C E N T ]
faceclaim & © : tom blyth ; @LUX
nature : hybridation héréditaire, envie de garder dans l’historique cette allure de pestiféré. kraken assumé.
saisons : jeunesse insolente qui ravit ces sourires étranges ; vous savez, qui donnent à la fois envie de l’embrasser et de le gifler. vingt-six ans dans les yeux, trentaine en réalité ; mais qui va s'en indigner ?
myocarde : beau-parleur et arna(coeur) en chasse perpétuelle, enterre sous des kilos d’amertume une idylle tombée à l’eau quand l’autre a pris la mer.
besogne : marin-pêcheur. comme son père, comme ses frères, comme il ne sait plus qui.
errance : échine noire la plupart du temps.
# Sam 4 Mai 2024 - 8:30

(( to fix what's broken ))
There are only the pursued, the pursuing, the busy and the tired


En vérité, Eavan n’avait pas besoin de parler pour que Bran reconnaisse sa présence. Parce qu’il y a quelque chose de changé dans l’air. Parce que l’oxygène qu’il respire n’est pas empreint de la même saveur ; que ça brûle un peu plus. Son coeur s’est emballé au premier grincement du ponton et à la première bourrasque ayant emporté sa fragrance jusqu’à lui. Il s’est à peine redressé, a préféré polluer ses poumons d’un nuance de toxicité. C’est toujours plus simple de lui tourner le dos que de la voir s’approcher. À chaque pas qu’elle esquisse en sa direction, Bran a l’impression que c’est son coeur qu’elle piétine. Alors que le mal n’est pas encore fait, vous savez. Mais il y a un sentiment d’urgence et de danger qui s’installe en lui. Il peut encore s’échapper. Lui dire que non, finalement, il préfère ne pas savoir - de crainte que tout change pour toujours. La voilà qui revient, cette peur viscérale de la perdre. La même qui l’a paralysé pendant des nuits après qu’il l’ait arrachée des flots et qu’il ait craint de ne plus sentir son coeur battre sous sa main affolée. C’est une petite mort aussi, après tout. Et dans le jardin de leurs souvenirs, il y a peut-être un cimetière qui apparaît. Où se creusent les tombes de leurs aventures passées sous le signe d’une amitié fragile, puisqu’à moitié sincère ; il verra pousser des chrysanthèmes près des stèles et signera l’épitaphe de son nom. Une part de lui n’a pas envie de voir ce monde ce foyer devenir un mausolée. Une autre n’en peut plus de vivre dans une maison hantée. Où errent les fantômes de ce qu’il espère, de ce qu’il désire, de ce qu’il se refuse.

Il attend, alors. Toujours assis, toujours dos à elle, toujours occupé à se pourrir les bronches avec de la mauvaise contrebande.

[color:7292=#teal]« Sober and fully conscious. That's what you said, isn't it ? Will you listen to me now ? » demande-t-elle sans pour autant s’approcher. Bran baisse la tête, laisse une lourde expiration lui échapper. La fumée file de chaque côté de son visage et le couronne en bon roi vaporeux. Murray hausse une épaule, tend une main vers le côté. Du plat de la paume, il tapote la place voisine. « Depends. Are you gonna blame me for it ? » Lui en vouloir d’avoir insisté. De l’avoir poussée à se détacher de ses vices pour lui dire… quoi ? Au fond, il n’en sait rien. Il ne sait plus ce qui relève du vrai ou du faux. Tout ce qu’il a rêvé d’entendre ou de vivre, elle le lui a octroyé dans un état second.
Est-elle simplement capable de vouloir de lui lorsqu’elle est en pleine maîtrise de ses moyens ?

Bran porte une main à sa poitrine, serre malgré lui la toile de sa chemise juste au-dessus de son coeur. Un coup de poignard quand il réalise qu’il sera peut-être condamné à la vouloir dans la conscience, l’inconscience. N’importe où, n’importe quand. Même quand il est incapable de s’aimer lui-même.
Fuck.

« Want one ? » propose-t-il en brandissant le petit paquet de cigarettes. Il n’en contient plus beaucoup, mais il peut bien lui faire ce cadeau-là. Même si, dans ses souvenirs, Eavan n’a jamais raffolé de cette mauvaise habitude qu’il se traîne depuis quelques années déjà. Il n’attend pas sa réponse, ni qu’elle s’approche. Tournant à peine la tête sur le côté, il lui montre son profil en poursuivant : « The scenery’s pretty fitting. I’m ready to drown myself in case of any heart crushing tonight. » Petit rictus de sale con ; barrière qui se lève, vous savez.
Mais il ne ment qu’à moitié.


_____________________
Like a weary bird flying out over the most desolate sea, I finally had a place to land.
Bran Murray
Contenu sponsorisé
#
Contenu sponsorisé
Page 2 sur 4Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4  Suivant

Sauter vers: